Semaine en demi-teinte

Marc Craquelin, Directeur de la Gestion d'Actifs, La Financière de l’Echiquier

Semaine en demi-teinte sur les marchés actions, en hausse aux Etats-Unis et dans les émergents, mais en baisse en Europe du fait d'une nouvelle chute du secteur bancaire en début de semaine.

Lundi, les publications des indices PMI ont dans l’ensemble confirmé les tendances économiques en place dans les différentes régions du monde. Aux Etats-Unis, l’activité se maintient à un niveau satisfaisant mais continue de ralentir (l’ISM manufacturier est ressorti à 52,6, contre 53,2 le mois précédent). En Chine, les mesures gouvernementales favorisent la reprise de l’activité manufacturière, tandis qu’elle se normalise dans les services. En zone euro enfin, le PMI manufacturier est en recul modéré (52,0 contre 52,8 en juin) et l’indice des services reste stable.

Ces premiers indicateurs post-Brexit sont plutôt rassurants, mais il n’en est bien sûr pas de même au Royaume-Uni. L’activité manufacturière chute à 48,2 (contre 52,6 en juin), son plus bas niveau depuis février 2013, et la dynamique est la même du côté des services (47,4 vs 52,3).

De tels chiffres n’ont pu que conforter la Banque d’Angleterre dans sa décision de politique monétaire, annoncée mercredi. Après avoir choisi le statu-quo mi-juillet, le temps de laisser la fumée du Brexit se dissiper, la banque centrale a en effet décidé de baisser ses taux, de 0,5% à 0,25%. Elle a également annoncé un programme de financement des banques à hauteur de 100 milliards de livres ainsi qu'une augmentation de son programme de rachats d'actifs : 60 milliards de livres supplémentaires sur 6 mois pour ses rachats d'obligations d'Etat et la possibilité de racheter jusqu'à 10 milliards de livres de dette d’entreprises sur 18 mois. Une nouvelle baisse des taux d’ici la fin de l’année est probable, mais Mark Carney, le gouverneur de la Banque d’Angleterre, a précisé que des taux négatifs n’étaient pas à l’ordre du jour.

Enfin, vendredi vit la publication du rapport de juillet sur l’emploi américain. Un rapport particulièrement bon : les créations d'emplois non agricoles s'élèvent à 255 000 (vs 180 000 attendu), proche du niveau du mois précédent (287 000) qui intégrait pourtant un rattrapage important suite aux grèves chez Verizon Comm. en mai. Le chiffre des deux mois précédents a par ailleurs été révisé en hausse de 18 000. On notera également que la progression du salaire horaire se maintient, à +2,6% en glissement annuel. Les marchés ont particulièrement bien réagi à cette publication, ainsi que le dollar, qui s'est fortement renchéri face à l'Euro.