Une FED divisée

Nicolas Forect, Global Head of Fixed Income Management, Candriam

La FED a passé son tour et ce statuquo monétaire n’est pas une surprise. Malgré la remontée de l’inflation (salaire horaire en hausse, inflation core proche des 2.3%) et un discours ferme lors de Jakson Hole, le marché n’anticipait que 20% de chance de resserrement. Avec une conjecture molle et des chiffres ISM en baisse sensible, Janet Yellen n’a donc pas voulu prendre le marché à revers (seul en 1994 la FED avait fortement surpris les marchés en montant en février alors que seulement 30% des intervenants l’anticipaient).

Derrière cette décision se cache cependant une FED divisée car 3 membres étaient en faveur d’une hausse, renforçant ainsi l’hypothèse d’un resserrement en décembre. Sur 2017 les anticipations de la FED se montrent très prudentes. Avec deux hausses les ‘dot plots’ sont à la baisse. Après quasiment une décennie de plein pouvoir, les banques centrales du monde développé ont désormais une très faible marge de manœuvre. Le resserrement ou le desserrement des conditions monétaires sont plus que jamais difficiles à implémenter. Prisonnier des taux zéro, la politique monétaire est condamnée à la plus grande prudence.