Schroders: La hausse de l’inflation freinera la croissance dans l’UE en 2017

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Azad Zangana

Une hausse temporaire de l’inflation en 2017 pèsera sur la croissance économique l’année prochaine, mais les perspectives pour 2018 sont nettement plus favorables. Telle est l’analyse d’Azad Zangana, économiste européen chez Schroders , dans un nouveau Economic and Strategy Viewpoint. Fin 2017, le moment sera venu pour la BCE de fermer le robinet monétaire.

La hausse de l’inflation pèse sur les prévisions de croissance

Le troisième trimestre qui vient de s’achever a été le quatorzième d’affilée durant lequel l’économie européenne a renoué avec la croissance. Les résultats des pays périphériques sont meilleurs que ceux des pays clés de l’Europe. La France et l’Allemagne ont quelque peu déçu. Schroders a légèrement revu à la hausse sa prévision de croissance pour 2016 (la portant de 1,5% à 1,6%), mais vient de ramener celle de 2017 à 1,2%. Cette adaptation à la baisse est principalement due à la hausse prévue de l’inflation.

En 2017, l’inflation passera de 0,2% à 1,3%. Cette hausse (temporaire) s’estompera à nouveau fin 2017, ce qui permettra au PIB d’atteindre 1,8% début 2018. Les quatre grandes économies de la zone euro (la France, l’Allemagne, l’Espagne et l’Italie) profiteront toutes en 2018 de la baisse de l’inflation. Il est fort probable que la confiance et l’activité des entreprises et des ménages italiens pâtiront du choc provoqué par le résultat du référendum et par l’incertitude politique découlant de la démission du Premier ministre Matteo Renzi. L’économie italienne risque de retomber en récession durant le premier semestre 2017.

La BCE commencera à démanteler son programme de simulation à l’automne 2017

Dans un contexte de hausse de l’inflation en 2017, il devient plus difficile pour la BCE de poursuivre sa politique de stimulation. Azad Zangana s’attend à ce que la BCE subisse des pressions croissantes l’incitant à mettre un terme à sa politique de stimulation. Il prévoit néanmoins une nouvelle baisse des taux d’intérêt, qui s’établiront à -0,5%, ainsi qu’une prolongation du programme de rachat pour une durée de 6 mois. Si la croissance reprend au second semestre, la banque centrale commencera à démanteler son programme de soutien à hauteur de 10 milliards d’euros pas mois. De cette manière, le programme de soutien prendra fin définitivement en mai 2018. Mais si la BCE décide malgré tout d’étendre le programme de rachat, les critères devront être élargis.

Le ministre britannique laisse passer une occasion exceptionnelle

L’économie britannique est apparemment plus robuste que ne l’avaient laissé prévoir toutes les prévisions post-Brexit. Azad Zangana s’attend à ce que la Banque d’Angleterre opte pour maintenir sa politique inchangée en raison des meilleures prévisions de croissance. C’était à la classe politique qu’il incombait d’endiguer les conséquences du Brexit en menant une politique budgétaire accommodante, mais il n’en est pour ainsi dire rien advenu jusqu’ici. Le ministre des Finances reconnaît certes l’impact négatif du Brexit sur l’économie, mais il a décidé de continuer à appliquer une politique budgétaire rigoureuse.

Il y a fort à parier que, dans les années à venir, cette décision s’avérera avoir été une erreur de taille . Le monde politique a une opportunité comme il s’en présente rarement de procéder à des investissements hautement nécessaires dans l’infrastructure à un taux très bas. C’est une occasion manquée de stimuler les investissements et la productivité à long terme avec son propre bilan.