NOUVEAU RAPPORT : Deux pics à franchir : Les deux déficits du Canada et comment les proportionner, par David Dodge

OTTAWA, 15 sept. 2020 (GLOBE NEWSWIRE) -- À la suite de la COVID-19, les ménages et les entreprises – et non simplement les gouvernements – devront affronter un service de la dette plus élevé en 2022 qu’en 2019. Deux déficits doivent être gérés, ceux de la dette publique et du compte courant, nous confie M. David Dodge, ancien gouverneur de la Banque du Canada. Dans un rapport rédigé dans le cadre du programme Rebâtir le Canada du Forum des politiques publiques, il dégage la nécessité d’une nouvelle cible budgétaire pour le gouvernement fédéral, et propose une solution de rechange à la mesure du ratio de la dette au PIB  utilisée jusqu’à ce jour.

Le défi budgétaire :

Puisque la dette fédérale augmentera probablement de 500 milliards de dollars cette année, et que les recettes du pétrole diminueront, les pressions sur le déficit du compte courant seront encore plus fortes.
Pour le moment, la confiance envers le Canada demeure intacte. Mais que se passera-t-il lorsque les détenteurs étrangers de la dette chercheront à se garantir par des taux d’intérêt plus élevés ou émettrons leurs titres de créance en devises non canadiennes? Cela augmentera la pression sur le dollar et les taux d’intérêt.
Comment pouvons-nous nous prémunir contre une telle éventualité? Pour contrer le double déficit du Canada, il faut prendre des mesures pour accélérer la croissance économique.

Faits et arguments

  • Le Canada a enregistré 11 années de rentabilité négative dans le cadre de sa balance économique avec le monde.
  • Ce déficit du compte courant s’élève à environ 60 milliards de dollars par année; cette situation montre bien que les ménages, les entreprises et les gouvernements ont tendance à emprunter pour consommer dans l’immédiat au lieu d’investir pour générer une augmentation de la productivité susceptible de permettre une croissance de revenu future.
  • Le déficit sera aggravé par la COVID, car le Canada devra payer plus d’intérêt sur ses emprunts au reste du monde, et le secteur de l’énergie, qui propulse encore l’économie, rapportera moins. (Le secteur énergétique génère un rendement net positif de 76 milliards de dollars par an, dont 90 % du pétrole et du gaz.)
  • Les entreprises canadiennes investissent maintenant plus à l’étranger qu’au pays. Un fossé de 800 milliards de dollars s’est ouvert dans la décennie écoulée.
  • Le déficit budgétaire n’est pas hors de contrôle, mais il faudra le maîtriser, notamment en le ramenant progressivement à 1 % des recettes fédérales. La clé, pour gérer cette situation financière, se trouve dans l’équation croissance moins taux d’intérêt (C – I). Si le résultat passe au négatif, nous avons de sérieux problèmes.
  • La mesure standard du ratio de la dette au PIB n’est plus une cible budgétaire valable. Nous devrions plutôt fixer un certain pourcentage des dépenses fédérales consacré au paiement des intérêts de la dette. Si nous arrivons à ramener et à maintenir ce chiffre à 1 %, notre endettement demeure gérable.

Un plan de croissance : Cinq priorités

L’auteur de ce document établit les priorités politiques pour faire augmenter notre croissance économique au-delà des projections faites avant la crise, et qui sont maintenant devenues insuffisantes face à ce qu’il faut faire :

  1. accroître la part du numérique dans la production des biens et particulièrement des services;
  2. prolonger la durée d’un secteur des ressources moins polluant et faciliter une composition à plus forte valeur ajoutée;
  3. maximiser la participation et l’adaptation de la population active;
  4. relever l’efficacité et l’efficience des services publics;
  5. rétablir la confiance dans la stabilité budgétaire.

CITATION :

« Tirer plus de croissance de l’économie n’est désormais plus un défi de taille mais une absolue nécessité. Nous devons capitaliser sur les perspectives offertes par notre « adaptation » canadienne à la COVID et par les changements induits par la pandémie dans la demande mondiale, afin de réinitialiser nos stratégies et ainsi stimuler les secteurs à valeur ajoutée de notre production intérieure tout en relevant la productivité. Il faudra pour cela que le Canada procède rapidement et avec détermination pour accroître le passage au numérique de nos mécanismes intérieurs de production des biens et services. » David Dodge, ancien gouverneur de la Banque du Canada.

Voici où consulter le document :

Français
https://ppforum.ca/fr/publications/deux-pics-a-franchie-les-deux-deficits-du-canada-et-comment-les-proportionner/

Anglais
https://ppforum.ca/publications/two-mountains-to-climb-canadas-twin-deficits-and-how-to-scale-them/

Rebâtir le Canada, par le Forum des politiques publiques :
Le projet « Rebâtir le Canada » offre une base de connaissances, d’idées, d’options et de stratégies pour faire de la pandémie de la COVID-19 le catalyseur d’un nouveau plan pour le Canada.
On y retrouve une série d’une vingtaine de documents d’une vaste brochette de penseurs réputés en matière de politique qui se sont penchés sur des thèmes clés comme la macroéconomie, les déterminants de la croissance et de la compétitivité, les relations géopolitiques ainsi que le marché du travail et la sécurité du revenu.  Les rencontres, discussions et débats en ligne se poursuivent en septembre et octobre, et le point culminant sera le sommet Rebâtir la croissance du Canada prévu en octobre/novembre.
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