Hausse des rendements des bons du Trésor américain et fin du QE européen

Yves Longchamp, Head of Research d’ETHENEA Independent Investors

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Aux Etats-Unis, les changements attendus des moteurs de croissance sont en train de se réaliser. Nous avons à la fois un ralentissement de la consommation privée et une accélération des investissements. Globalement la situation reste tout à fait favorable. En ce qui concerne la consommation, nous avons un marché de l’emploi qui est robuste et une augmentation des salaires qui devrait aider les ménages à maintenir leur niveau de consommation. D’un autre côté, en ce qui concerne les investissements, nous avons à la fois un cycle industriel global et synchronisé qui invite aux investissements, et un stimulus fiscal massif qui est en train de se diffuser dans l’économie américaine.

Par conséquent, cette situation favorable implique des taux d’intérêt plus élevés, tant pour la partie courte, que pour la partie longue des taux d’intérêt. Ce qui signifie que l’ensemble de la courbe des taux d’intérêt devrait être poussée à la hausse. En avril dernier, nous avons eu pour la première fois depuis des années le taux 10 ans américain qui est passé au-dessus de 3% et nous estimons qu’il y a toujours de la place pour des taux supérieurs à ce niveau-là. Par conséquent, nous recommandons toujours une duration courte sur les obligations américaines.

En Europe, la situation est légèrement différente. Au premier trimestre nous avons probablement observé le pic de croissance. Mais les indicateurs avancés sont toujours positifs et nous pensons que la situation reste toujours très favorable. C’est pourquoi, à notre avis, c’est le moment de se préparer pour la prochaine étape : la fin du quantitative easing de la BCE en deuxième partie de cette année. Nous n’attendons pas de hausse des taux cette année mais nous estimons qu’il est adéquat de réduire l’exposition aux taux d’intérêt actuellement.

En ce qui concerne les obligations périphériques européennes, par contre, celles-ci sont toujours attractives et nous pensons que la convergence des taux d’intérêt devrait se poursuivre dans les prochains mois.

Globalement, la situation économique est donc favorable et elle l’est aussi pour les actions. Toutefois, il y a certains éléments qui nous poussent à la prudence : une augmentation des taux d’intérêt, des anticipations déjà élevées, une valorisation également élevée ainsi qu’un pic de croissance en Europe. Nous pensons qu’il est approprié d’avoir une exposition réduite aux actions et de garder un maximum de flexibilité.

Pour finir, les obligations d’entreprises ont connu une excellente performance durant ces dernières années. Mais, nous sommes dans un cycle avancé selon notre scénario et nous pensons qu’il est aussi approprié d’améliorer la qualité des obligations d’entreprises. Qui dit meilleure qualité, dit rendement plus faible certes, mais la sensibilité aux chocs négatifs en sera d’autant plus réduite.