Les marchés émergents en passe de reprendre leur souffle alors que le cycle de hausses de taux aux États-Unis touche à sa fin

La Réserve fédérale (Fed) des États-Unis pourrait suspendre son programme actuel de hausse des taux dans le courant du mois. Cette décision pourrait donner un peu de répit, ô combien nécessaire, aux marchés émergents et même leur permettre un certain redressement, aux yeux de Carl Eichstaedt, gestionnaire de portefeuilles à revenu fixe pour Western Asset, une filiale de Legg Mason .

Depuis le début de l'année, les marchés émergents ont été mis sous pression en raison des inquiétudes suscitées par les retombées d'une guerre commerciale et avec en toile de fond une appréciation du dollar américain. Les devises des marchés émergents ont été particulièrement touchées, car les investisseurs s'en sont détournés.

Carl Eichstaedt, responsable du Legg Mason Western Asset US Core Plus Bond Fund, explique qu'une bonne partie de la pression pourrait s'estomper sitôt que le cycle de hausse des taux aux USA prendra fin, ce qui pourrait survenir plus vite qu'escompté par les marchés.

« Nous croyons que le dernier procès-verbal de la Fed dénotait une certaine retenue et nous nous attendons à une nouvelle hausse ce mois-ci suivie d'une pause pour le moment », précise Eichstaedt.

« Le contenu du procès-verbal de septembre sera essentiel. Les analystes se demandent particulièrement si la Fed s'abstiendra d'utiliser le terme ‘accommodative' (accommodant) dans son communiqué, ce qui pourrait indiquer qu'elle suspend son cycle de hausse des taux. Nous ne nous attendons pas à ce qu'elle renoue avec les hausses en décembre. Par conséquent, nous pourrions constater un rebond à l'avant de la courbe des taux, ce qui serait favorable aux marchés émergents et aux crédits dont bénéficient les entreprises. »

Carl Eichstaedt, qui jouit de plus de deux décennies d'expérience dans les marchés à revenus fixes, lui qui est actif chez Western Asset depuis 1994, a indiqué que le budget risque de son équipe était influencé disproportionnellement par la dette des marchés émergents. « Une comparaison de cette crise des marchés émergents aux précédentes nous apprend que la donne est tout autre aujourd'hui », a-t-il ajouté.

« De manière générale, les marchés émergents sont bien parvenus à réduire leur dépendance à l'endettement en dollar et le problème est bien loin de ceux engendrés par les dernières crises. »

« Dès lors, cette classe d'actifs présente toujours autant d'attrait pour les investisseurs, sans oublier les risques idiosyncrasiques bien évidemment. »

Parmi ces risques figurent principalement la Turquie et l'Argentine. Et Carl Eichstaedt de poursuivre : « Comme attendu, la Turquie vient de rehausser son taux à 24 %, tandis que l'Argentine fait le nécessaire, mais a jusqu'à présent enregistré de mauvais résultats. Cela étant dit, d'autres régions sont attrayantes ».

Parmi les positions privilégiées de l'équipe dans des portefeuilles comme le Legg Mason Western Asset US Core Bond Fund figurent des pays comme le Mexique, le Brésil, la Russie et l'Indonésie.

« Bon nombre de reculs pour les marchés émergents ont été trop prononcés. Le Peso mexicain, par exemple, est la neuvième devise la plus liquide au monde, tandis que la Russie offre des valorisations très intéressantes, et les investisseurs sont plus que récompensés pour les risques qu'ils y prennent », conclut Eichstaedt.