La perte de dynamisme de l'économie européenne semble temporaire

Le président de la BCE, Mario Draghi, a déclaré à propos des récentes turbulences sur les marchés boursiers qu’il ne s’agit pas d'un basculement négatif de l'économie européenne, mais seulement d’un essoufflement de la dynamique. Il voit cependant d’autres risques à la baisse pour l'économie de la zone euro, liés notamment aux conflits commerciaux et à la situation politique en Italie. Mais la BCE considère malgré tout que les risques pesant sur la croissance sont équilibrés. Le démantèlement de l’assouplissement quantitatif sera poursuivi.

Essoufflement de l'activité économique

Keithwade
Azad Zangana

Ces derniers temps, c’est surtout la saga du budget italien qui a monopolisé l’attention. Mais Azad Zangana, économiste spécialiste de l’Europe chez Schroders , est en fait plus préoccupé par l'activité économique au sein de la zone euro. Ces chiffres s’affaiblissent. Les principaux indicateurs de l'économie de la zone euro ont fortement baissé en octobre. Cette baisse semble être le signe d’un nouveau tassement de la croissance économique.

Baisse des ventes de voitures allemandes

La production industrielle a reculé au troisième trimestre, notamment en Allemagne. Les mauvais résultats de l'Allemagne sont inquiétants, d'autant que ce pays a tendance à externaliser une part importante du total de ses exportations vers d'autres pays européens. Si l'Allemagne éternue, c’est toute la zone euro qui s’enrhume.

Le recul de la production industrielle allemande est dû surtout à la production automobile en berne. Les ventes de voitures sont sous pression depuis l’instauration des nouveaux tests d'émissions plus stricts. Ces nouveaux tests valent pour les constructeurs automobiles de l’ensemble des pays européens et l'Allemagne n'est donc pas la seule dans le cas. Mais la production automobile allemande est l'un des principaux sous-secteurs de l'économie allemande, avec 4,7 % de la valeur ajoutée totale. L'impact d'un tassement de la production automobile allemande a donc un impact beaucoup plus grand sur le PIB allemand. Azad Zangana pense cependant que cette baisse n’est que temporaire. Mario Draghi l'a même qualifiée de facteur isolé lors de sa dernière conférence de presse.

L’essoufflement ne devrait être que temporaire - l’économie de la zone euro reste saine

L'économie de la zone euro s’est clairement essoufflée cette année. Une partie de cet essoufflement est dû à des facteurs temporaires, mais il y a aussi des facteurs externes qui jouent. La faiblesse des exportations reste une source de préoccupations, malgré la reprise qui se dessine du côté des exportations de la zone euro.

Dans l'ensemble, Azad Zangana estime que l'économie de la zone euro semble toujours saine. La croissance de l'économie reste supérieure à la tendance, ce qui signifie que l'emploi progresse à un rythme accéléré, que le chômage diminue et que la croissance des salaires est supérieure à la moyenne.

Pour Azad Zangana, le risque réside dans l'impact négatif des secteurs commerciaux sur les autres secteurs et sur la confiance. Il n’y a encore que peu de signes à ce stade, même si la croissance des ventes au détail a ralenti cette année malgré la confiance élevée des consommateurs.