Les perspectives 2019 de Legg Mason

En 2019, les sociétés affiliées à Legg Mason prévoient un ralentissement de la croissance, un resserrement monétaire et une hausse de la volatilité. Toutefois, la majorité d'entre elles voient des opportunités à la hausse sur une sélection de marchés.

Très attachées à leur indépendance, les sociétés de gestion affiliées de Legg Mason proposent des approches diversifiées qui les distinguent des autres sociétés de gestion active. Souvent d'accord – quoique pas toujours –, elles offrent chacune aux investisseurs une vision pertinente pour 2019.

Titres à revenu fixe


Western Asset Management : les marchés émergents (ME) constituent la classe d'actifs la plus sous-évaluée.

Selon Western, les ME constituent la classe d'actifs la plus sous-évaluée. En 2018, l'extrême pessimisme des marchés a pesé sur toute la classe malgré d'importantes données positives dans le secteur : une inflation remarquablement contenue ainsi que des bilans privés et souverains résilients. En outre, l'écart de taux moyen entre la dette des ME et celle des marchés développés (MD) tutoie les sommets de 2008 et 2016 ; les devises ont baissé de 35 % en l'espace de cinq ans ; et l'écart entre le rendement réel de la dette des ME et celui des MD a atteint son niveau le plus élevé depuis 15 ans. Le rétablissement de la confiance des investisseurs demeure erratique, mais les ME seraient les principaux bénéficiaires de toute atténuation des risques mondiaux.

Brandywine Global : l'écart de crédit entre les obligations des marchés développés et celles des marchés émergents va se resserrer. Brandywine Global estime que les anticipations d'inflation intégrées dans les obligations des ME sont trop élevées par rapport aux taux d'inflation observés actuellement, tandis que les prévisions pour les pays développés sont faibles. La société de gestion prévoit que l'ajustement des anticipations d'inflation réduira ce spread.

Actions


Clearbridge Investments : les marchés sont trop pessimistes concernant la croissance des bénéfices en 2019.

ClearBridge s'attend à un ralentissement de la croissance américaine, les réductions d'impôts de 2017 ayant produit leurs principaux effets dans une phase initiale. La société de gestion pense néanmoins que les marchés sont trop pessimistes concernant la croissance des bénéfices en 2019. Certes, les taux d'intérêt poursuivront lentement leur remontée à mesure que la Fed continue de réduire son bilan. Mais selon ClearBridge, c'est la performance des entreprises qui déterminera l'évolution des marchés des actions : les importants flux de trésorerie et les nombreux rachats d'actions soutiendront les cours, et les actions de qualité auront le vent en poupe en 2019. En outre, les consommateurs verront en 2019 leur pouvoir d'achat augmenter de 60 milliards de dollars en remboursements d'impôts. Enfin, le Congrès, divisé, pourrait arriver à un compromis débouchant sur une augmentation des dépenses en infrastructures.

Martin Currie : les marchés émergents offrent encore beaucoup de valeur

Martin Currie, spécialiste de la gestion d'actions internationales, prévoit une persistance de la volatilité et entrevoit un potentiel de hausse à long terme. Selon Martin Currie, la guerre commerciale arrivée sur les devants de la scène en 2018 risque de s'aggraver en 2019, amenant le mauvais type d'inflation, celui provoqué par la réglementation. En Europe, les incertitudes autour du Brexit – et en particulier autour de l'accord définitif sur le divorce – et le risque souverain italien continueront d'inquiéter les marchés. Les politiques des banques centrales resteront au centre de l'attention sur fond de ralentissement économique dans l'U.E., en Chine et aux É.-U. Quant aux inquiétudes grandissantes sur les risques de récession, elles accentueront sans doute la volatilité en 2019. Les ME constituent encore une opportunité dans le cadre d'investissements en actions internationales.

Royce & Associates : transition possible vers de petites capitalisations cycliques.

Royce écarte le risque d'une récession. Les bénéfices des entreprises demeurent solides ; tout comme la demande et la confiance des consommateurs. Mais l'économie américaine a beau être forte, des anomalies peuvent se produire. L'indice des petites capitalisations comprend de nombreuses sociétés qui ne dégagent pas de bénéfices – c'est le cas d'environ 36 % des entreprises de l'indice Russell 2000. Entre le début de l'année et le 31 août, ces sociétés à faible capitalisation sans bénéfices ont affiché un rendement de 23 %, contre seulement 13 % pour les petites capitalisations générant des profits. La stratégie de petites capitalisations de Royce privilégie les actions cycliques – réalisant des bénéfices – dans les secteurs de l'industrie, des technologies de l'information, de la finance, de la consommation cyclique et des matériaux. Des secteurs qui, ces deux dernières années, sont restés à la traîne.

RARE Infrastructure : les actions liées aux infrastructures constituent un moyen essentiel d'accroître son exposition aux actions. Pour RARE Infrastructure, la question clé est de savoir si le moment est venu d'adopter une approche plus défensive. L'économie américaine tourne à plein régime. Donald Trump et les démocrates pourraient s'entendre sur la mise en place de stimuli budgétaires centrés sur les infrastructures. Par conséquent, il serait prématuré à ce stade de réduire trop fortement son exposition aux actions. Augmenter son exposition aux actions défensives s'impose, et les actions liées aux infrastructures constituent un moyen essentiel pour y parvenir.

QS Investors : les stratégies en actions défensives, les actions à hauts dividendes et les actions d'entreprises générant des profits solides/très rentables La société de gestion quantitative multiactif QS Investors s'attend à des marchés chahutés. Les stratégies en actions défensives, qui offrent une exposition à des actions moins volatiles présentant des dividendes élevés et des bénéfices solides, peuvent offrir un revenu complémentaire avec des rendements ajustés au risque potentiellement plus attrayants que sur le marché des actions dans son ensemble.

Immobilier

Clarion Partners : en faveur de l'immobilier industriel, des logements urbains multifamiliaux et des bureaux dans les quartiers d'affaires. Clarion Partners, spécialiste de l'immobilier, se concentre sur les segments de marché les plus prometteurs. Les investisseurs dans l'immobilier commercial préfèrent une croissance lente, mais régulière : la demande d'espace commercial est forte, mais pas au point d'engendrer un excès de crédit et des projets immobiliers spéculatifs. Le secteur reste attrayant pour les investisseurs mondiaux à la recherche de revenus moins volatils en cette fin de cycle. La stratégie à court terme de Clarion Partners favorise l'immobilier industriel, les logements urbains multifamiliaux et les bureaux dans les quartiers d'affaires, l'accent étant mis sur une sélection d'opportunités à valeur ajoutée, notamment les marchés secondaires et les sous-marchés suburbains de première qualité, en dehors des principaux marchés. Clarion Partners envisage le marché de l'immobilier commercial américain en 2019 de manière optimiste, mais prudente.

Les politiques de croissance vont probablement prolonger le cycle économique. Les fondamentaux de l'immobilier américain devraient rester solides. La croissance du revenu net d'exploitation (RNE) à périmètre comparable devrait demeurer forte, à 3 %, bien au-dessus de la moyenne de long terme. Des rendements totaux séduisants découleront de taux de capitalisation stables, d'une croissance RNE soutenue et d'opérations de financement relutives. Les taux d'occupation proches de 90-95 % sur la plupart des marchés américains fourniront des opportunités d'investissements à saisir dans le cadre de stratégies actives et disciplinées.

Investissements alternatifs

EnTrustPermal privilégie les stratégies axées sur la valeur, les ME, les grandes capitalisations et les actions de qualité. Pour EnTrustPermal, spécialiste de la gestion alternative mondiale, les investisseurs devront gérer en 2019 une pléthore de risques. Partant de cette perspective, EnTrustPermal préfère les stratégies de valeur à celles de croissance et les marchés émergents aux marchés développés. En outre, selon la société de gestion, les grandes capitalisations feront mieux que les petites, et les actions de qualité obtiendront de bons résultats. Par ailleurs, l'environnement est nettement plus favorable à la gestion active. Le passage de l'assouplissement quantitatif au resserrement quantitatif affectera la liquidité, fera monter les primes de risque et pèsera sur la performance des entreprises, provoquant une plus grande dispersion des cours des actions.