Le Brexit déraille

Par Igor de Maack, Gérant et porte-parole de la Gestion, DNCA Investments

Après avoir entonné pendant des décennies une joyeuse polyphonie insulaire, anti-continentale, anti-européenne, les Anglais s'adonnent désormais à une cacophonie moribonde et presque latine. Les marchés avaient toutefois bien anticipé le refus du Parlement de voter l'accord négocié par le gouvernement. Les investisseurs semblent de moins en moins croire à la fable du Brexit. En tout cas, trois ans après, le constat est simple : sortir de l'Union Européenne est complexe et coûteux, ce que les Britanniques découvrent aujourd'hui.

Theresa May qui tente de concilier tous les bords de l'échiquier politique anglais et nord-irlandais pourrait relire cette fameuse réplique de Winston Churchill : “un conciliateur c'est quelqu'un qui nourrit un crocodile en espérant qu'il sera le dernier à être mangé.” Sauf que dans son cas, le Brexit pourrait bien définitivement l'avaler. La date du 29 mars reste en ligne de mire mais nul n'ose croire à un "hard Brexit" qui serait provoqué par un blocage politique interne au Royaume-Uni.