La croissance est-elle terminée pour le secteur des semi-conducteurs ?

Divyamathur
Divya Mathur

2018 a été une année difficile pour le secteur des semi-conducteurs, dont les cours ont baissé au second semestre. Mais l’image globale reste inchangée. La demande à long terme émane d’une série de technologies numériques et les moteurs de croissance structurels de ces entreprises continuent dès lors à tourner à plein régime, analyse Divya Mathur, Portfolio Manager Global Emerging Markets chez Martin Currie (une filiale de Legg Mason).

L’une des causes de la baisse récente des cours était la faiblesse de la demande, ce qui a mené à des stocks trop importants. Mais les entreprises du secteur, y compris les fabricants de galettes de silicium et de puces DRAM, prennent les mesures qui s’imposent. La faible demande peut se poursuivre durant deux ou trois trimestres. Mais les problèmes – stocks excessifs et inquiétudes causées par le conflit commercial qui oppose les États-Unis et la Chine – sont davantage de nature cyclique que structurelle.

En même temps, les objectifs à long terme de ces entreprises restent inchangés. Les plus grandes d’entre elles se concentrent sur les besoins technologiques de leurs clients à 5 ou 10 ans. Le ralentissement de la croissance dans le segment des smartphones a certes influencé la demande sur le court terme, mais dans les segments tels que les ordinateurs haute performance et l’automobile, des hausses de chiffre d’affaires à deux chiffres sont prévues sur le long terme. Pour les innovations telles que l’intelligence artificielle et les véhicules autonomes, des puces avancées (7 nanomètres) sont nécessaires. Et du côté des smartphones, l’horizon n’est pas bouché. Comme la complexité des appareils augmente toujours, il faut plus de semi-conducteurs par appareil.

Si les difficultés à court terme des entreprises de semi-conducteurs ne doivent pas être minimisées, la faiblesse des cours pourrait également s’expliquer par les prises de bénéfices des investisseurs.

Les valorisations de ces entreprises sont actuellement attrayantes et nous sommes convaincus que le marché aborde surtout ces entreprises dans une perspective de court terme. Nombre d’entreprises actives dans la chaîne des semi-conducteurs se concentrent sur les résultats durables à long terme, ce qui se traduit par une plus grande discipline dans l’approvisionnement, et donc par un cash-flow disponible plus élevé. Certaines retournent cet argent aux actionnaires, via le rachat d’actions ou une hausse des dividendes.