Comment se comportent les investissements dans une phase de ralentissement de la croissance ?

Tout semble indiquer que les États-Unis sont entrés dans une phase de ralentissement économique. La récession pourra-t-elle être évitée ? Et quelles sont les conséquences pour les rendements des différentes classes d'actifs, se demande Schroders.

Début d’une phase de ralentissement de la croissance aux États-Unis

Schroders utilise depuis 1978 son propre modèle d'écart de production américain qui vise à évaluer la différence entre la production potentielle et la production réelle de l'économie (PIB). Ce modèle utilise comme variables le chômage et l’utilisation des capacités. Pour la première fois en deux ans, ce modèle révèle aujourd’hui un changement dans le cycle économique. L'économie américaine est en train de passer d'une phase d’expansion à une phase de ralentissement. Les décideurs politiques considèrent ce signal d’avertissement par rapport à un risque de récession imminente.

La récession peut être évitée

Depuis le lancement de ce modèle, l'économie américaine a connu six ralentissements, dont quatre ont conduit à une récession. Pour le moment, la croissance est soutenue par la politique monétaire accommodante. Schroders pense que le ralentissement de la croissance incitera la Fed à baisser ses taux d'intérêt en 2020 afin de stimuler la conjoncture. La phase de ralentissement sera longue, mais Schroders ne pense pas qu’elle débouchera sur une récession.

Le ralentissement de la croissance affecte aussi les rendements

Le passé nous apprend qu’un ralentissement a des répercussions considérables sur le rendement des diverses catégories d'actifs. En période de ralentissement selon le modèle d'écart de production, les marchés boursiers affichent non seulement les plus mauvais résultats par rapport aux autres phases du cycle, mais aussi une plus grande volatilité. En période de ralentissement de la croissance, les actions américaines affichent en moyenne une performance en base annuelle inférieure à 5 % et une volatilité supérieure à 15 %. Le passé nous montre aussi que c’est la seule phase durant laquelle les obligations souveraines surperforment les actions. Les obligations souveraines surperforment quant à elles les obligations investment grade, lesquelles font à leur tour mieux que le crédit HY. En période de récession, les rôles s’inversent et les obligations à haut rendement enregistrent des rendements supérieurs à ceux des obligations investment grade et des obligations souveraines.

Graphique : Rendements des classes d'actifs pendant les différentes phases du cycle

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La Fed est malgré tout en mesure d'atteindre un objectif

À première vue, une période de faible croissance semble peu attrayante. Mais si elle ne conduit pas à une récession, la banque centrale atteindra son objectif qui est de lisser la croissance et d’éviter des résultats catastrophiques dans le cycle économique. La Fed déclare que la politique monétaire fonctionne «en stimulant ou en limitant la croissance de la demande globale de biens et services». Elle peut ainsi «stabiliser l’économie» et «amener l’activité économique... à des niveaux plus durables». Le temps nous le dira ; en attendant, les investisseurs ne pourront sans doute que croiser les doigts et espérer.