Quelles sont les perspectives pour le commerce mondial?

Craigbotham
Craig Botham

Les échanges internationaux ont enregistré une forte croissance tant en volume qu’en valeur. Ces excellents chiffres du commerce sont positifs pour les marchés émergents, écrit Craig Botham - économiste spécialiste des marchés émergents chez Schroders - dans un nouveau Point de vue économique et stratégique. Pourtant, il semble bien que le momentum s’affaiblisse. Craig Botham se penche sur les causes de la bonne santé des chiffres du commerce et sur les perspectives d’avenir.

Un des éléments qui explique la croissance du commerce mondial est la forte croissance économique globale. Mais ces chiffres de croissance sont en fait plus ou moins stables depuis 2014. Qui plus est, l’année 2016 a été marquée par un tassement. Les chiffres du commerce sont malgré tout à leur plus haut niveau depuis 2011. L’augmentation de la croissance économique génère manifestement plus d’échanges commerciaux que par le passé.

La Chine? Une croissance plus cyclique que structurelle

La Chine semble jouer un rôle déterminant dans la hausse actuelle des chiffres du commerce. Les exportations à destination de la Chine sont en forte progression. Les exportations au départ de la Chine sont également en forte hausse, surtout vers les États-Unis. La Chine a récemment pris les mesures de stimulation nécessaires et celles-ci ont eu un effet tant sur la demande intérieure que sur les prix mondiaux des matières premières. La Chine resserre aussi sa politique monétaire afin de restreindre le crédit et de réduire les liquidités. Les effets de ces mesures se traduiront dans les chiffres de la croissance, parce que des pans importants de l’économie chinoise sont très dépendants du crédit. Si la Chine a été la cause de la croissance du commerce mondial, cette croissance pourrait bien être de nature plus cyclique que structurelle.

L’Europe, un moteur aux effets moins larges

Les États-Unis, la Chine et le Japon se dirigent vers une croissance plus faible durant le second semestre de l’année. Toute la question est de savoir si l’Europe pourra offrir un contrepoids suffisant pour maintenir le niveau des échanges mondiaux. Ce sont surtout les pays CEEMA (Europe centrale et de l’Est, Moyen-Orient et Afrique) ainsi que les marchés émergents d’Asie ex Chine qui profitent de la demande européenne. Les États-Unis sont le pays qui profite le moins de la croissance économique dans la zone euro. Si l’Europe doit être le nouveau moteur de la croissance, les pays qui en profiteront seront moins nombreux et ne seront pas les mêmes que lorsque c’est la Chine qui est le moteur de la croissance. Craig Botham table sur une absence d’entraves pour le commerce mondial, mais la partie n’est pas gagnée d’avance. Le protectionnisme commercial est un facteur de risque qui peut gripper les rouages du commerce mondial.

La technologie a dépassé son pic

Le secteur technologique est une autre source d’espoir. Un nouveau cycle peut avoir un effet dopant sur les échanges commerciaux et la croissance. Le secteur des semi-conducteurs est en grande forme, mais les indicateurs donnent à penser que le momentum a déjà dépassé son pic. Il est donc difficile de considérer ce secteur comme un futur moteur de la croissance.

Le pic du commerce semble être passé

Craig Botham pense qu’à partir de maintenant, la balance de risques pour le commerce mondial est négative. Le momentum de la croissance s’affaiblit au Japon, aux États-Unis et en Chine. Il semble peu probable que l’Europe puisse offrir un contrepoids suffisant pour compenser. D’autres facteurs d’appui comme les effets de base des prix des matières premières et le cycle technologique semblent en déclin. Schroders ne prévoit pas d’effondrement du commerce mondial, mais le momentum positif a dépassé son pic.