Quelle est la gravité de la crise des retraites dans le monde?

Des experts du monde entier regrettent que les investisseurs n'épargnent pas assez pour la retraite et qu'ils ne prennent pas les risques nécessaires pour rattraper leur retard. La situation est-elle si inquiétante ? Notre sondage mondial révèle que l'épargne dans les plans à contribution définie (CD) n'est pas à la hauteur des besoins probables à l'avenir des investisseurs ; or, étonnamment, ils correspondent aux attentes dans pratiquement tous les pays.

On dit souvent que les épargnants dans le monde ne préparent pas bien leur retraite – ce qui pose des questions de politiques publiques à long terme, ainsi qu'un défi financier monumental pour les individus et les conseillers financiers.

Combien de temps tiendriez-vous?

# d'années équivalents aux revenus détenus dans un programme à contribution définie

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Source : Legg Mason Global Investment Survey 2017. Le nombre d'années est obtenu en divisant le montant déjà épargné dans des retraites à CD par le revenu personnel médian, tous deux exprimés en devise locale.

De prime abord, le manque d'épargne semble être un problème mondial

Des données récentes du Global Investment Survey de 2017 de Legg Mason sur le montant investi par les citoyens dans des plans à CD révèlent que le manque est grave. Seuls l'Australie et les États-Unis ont épargné plus d'une année et demie de revenus. Les autres pays sont rapidement distancés. Les épargnants français et belges sont ceux qui ont épargné le moins dans des plans à CD - suffisamment d'euros en moyenne pour ne couvrir qu'une demi-année.

Cependant, de manière générale, les investisseurs que nous avons sondés ne fixaient pas des objectifs très ambitieux pour leur retraite, du moins par rapport à ce dont ils auront sans doute besoin. Dans tous les pays sauf quatre, les investisseurs semblent penser qu'ils ont presque atteint ce dont ils ont besoin dans un programme à CD.

Ces quatre pays, et ce n'est peut-être pas surprenant, sont ceux où les investisseurs ont les objectifs d'épargne pour la retraite à CD les plus élevés. Sur la base des chiffres médians, les Australiens n'avaient épargné que 22 % de ce qu'ils jugeaient nécessaire dans le cadre d'un programme à CD. Les épargnants singapouriens étaient également durs avec eux-mêmes, en avançant n'avoir que 45 % de ce dont ils ont besoin, suivis par les Britanniques avec 49 % et les Américains avec 70 %. En revanche, les Chinois estimaient avoir épargné 88 % de ce qu'ils jugeaient nécessaire dans un plan à CD, contre 87 % pour les Français et 83 % pour les Allemands.

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Source : Legg Mason Global Investment Survey 2017

Bien entendu, les programmes à contribution définie ne sont pas les seules sources de revenus pour la retraite. De manière générale, dans les pays où l'on épargne le moins dans des programmes à CD, les systèmes de pension et de soins de santé publics sont bien développés, ce qui amenuise donc l'importance des plans à CD pour la retraite. Il est bon de remarquer que les niveaux plus élevés d'épargne en Australie et à Singapour découlent de la participation obligatoire aux plans à CD prévue dans la loi par le gouvernement.

Et même dans les pays où il appartient à l'individu de se charger pratiquement seul de cette question, il existe d'autres sources de richesse pour assurer sa retraite outre les pensions légales. Il est ainsi bon de savoir que 12,9 % des sondés dans le monde disposent d'immeubles de placement (c.-à-d. pas leur résidence principale) – une source potentielle de loyers et/ou d'appréciation des prix. Sans oublier les rentes, les investissements en dehors des plans à CD et le capital détenu dans les résidences principales.

Cela étant dit, même les deux années (niveau médian) de retraite à CD pour l'Australie et les 22 mois aux États-Unis ne suffisent pas pour couvrir la longévité croissante dont jouissent les habitants des pays développés. Sans ressources supplémentaires, les investisseurs auront un choix difficile à faire : épargner davantage, investir de manière plus agressive ou accepter un niveau de vie moindre à la retraite.

Pour l'heure, la répartition moyenne signalée par les sondés n'est pas très impressionnante, avec seulement 18 % en action. Cependant, 25 autres pour cent sont détenus dans des classes d'actifs alternatifs (investissements non traditionnels, immobilier et métaux précieux) – qui peuvent afficher une croissance spectaculaire et devraient en principe améliorer la diversification, ce qui contribue au renforcement des portefeuilles lors des replis occasionnels (et inévitables) associés aux actions.

Éric Simonnet, Business Development Director - Benelux chez Legg Mason , de conclure : « À la suite des efforts actuels pour réformer les systèmes de retraite dans les pays membres de l'UE, d'autres sources de revenus pour la retraite, comme les pensions privées, deviendront plus importantes pour les investisseurs. Chez Legg Mason , nous n'avons de cesse de mettre au point des produits qui permettront aux investisseurs de garantir un revenu stable après la retraite. »