L’Amérique et l’Asie devancent l’Europe en matière d’investissement durable

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Jessica Ground

Selon la Global Investor Study 2017 (GIS) de Schroders , une enquête menée auprès de 22 100 investisseurs privés issus des quatre coins du monde quant à leurs habitudes et pratiques d’investissement durables, c’est l’Indonésie qui prend la tête du classement 2017 des pays les plus enclins à l’investissement durable. On retrouve essentiellement des pays asiatiques tant dans le haut que dans le bas de ce classement. L’Inde occupe la deuxième place, la Chine la quatrième. Pour ce qui est du continent américain, les États-Unis (3e) et le Brésil (5e) sont les pays les mieux classés. Le top dix ne compte pas un seul pays d’Europe occidentale. Étonnamment, la Russie (10e) est le pays européen le mieux classé, en dépit des problèmes économiques et financiers rencontrés. La Belgique occupe quant à elle la 26e place.

Les économies émergentes rattrapent leur retard sur le plan de la durabilité

La première place de l’Indonésie s’explique sans doute en partie par la demande élevée de fonds « Sharia » qui, gérés conformément aux préceptes moraux et religieux de l’islam, peuvent être considérés comme des investissements socialement responsables. Dans le haut du classement, l’on retrouve toutefois également de nombreuses économies émergentes telles que la Chine, le Brésil et l’Inde, confrontées à de sérieux troubles sociaux et autres problèmes environnementaux. C’est peut-être d’ailleurs la raison pour laquelle ces pays se tournent davantage vers des investissements durables. Les pays asiatiques considérés comme des marchés financiers plus développés enregistrent de mauvais résultats. Hong Kong (28e), la Corée du Sud (29e) et le Japon (30e) referment ainsi le classement.

La Belgique à la traîne

Au niveau mondial, la prise de conscience de l’importance de l’investissement durable ne cesse de croître et les investisseurs se montrent plus enclins à investir dans des fonds durables. Sur ce plan, l’Asie et l’Amérique ont largement rattrapé leur retard par rapport à l’Europe et la Belgique. Tandis que 54% des investisseurs belges disent avoir accru la part de leurs investissements durables par rapport à il y a cinq ans, ce pourcentage atteint les 75% aux États-Unis et 68% en Asie, la croissance belge devant dès lors être relativisée.

L’intérêt des investisseurs privés pour l’investissement durable se renforce partout dans le monde

Selon Jessica Ground, Head of Sustainability chez Schroders , les investisseurs privés se préoccupent de plus en plus de la durabilité, notamment dans des pays auxquels l’on ne penserait pas immédiatement. Ainsi, cet intérêt ne cesse de croître dans les pays émergents, en particulier les plus peuplés comme la Chine, l’Inde et le Brésil. Elle constate également qu’aux États-Unis, sortis cette année de l’Accord de Paris sur le climat, l’intérêt pour l’environnement et les questions sociales se maintient et se renforce même parmi la population.

Ground s’attend à ce que la durabilité occupe une place de plus en plus importante au sein de la société. Les changements sociaux et environnementaux se produisent à un rythme plus effréné que jamais. Réchauffement climatique, inégalités et vieillissement de la population représentent des défis colossaux. Elle est convaincue que les entreprises qui parviendront à s’adapter à ces changements en profiteront nettement plus que proportionnellement, tandis que les autres se retrouveront à la traîne. Les investisseurs en prennent de plus en conscience.

Pour consulter l’intégralité de l’Enquête Schroders Global Investor 2017, visitez