Le coup d’envoi de la phase finale a été donné

Philipvorndran
Philipp Vorndran

Les taux d’intérêt pourraient rester faibles encore longtemps. Le retour des banques centrales à la « normalité », c’est-à-dire des taux d’intérêt nettement plus élevés, semble incertain. Il en va de même pour les conséquences à long terme de leur politique monétaire ultra-souple, dit Philipp Vorndran du gestionnaire de fonds, Flossbach von Storch.

La dernière réunion de la Banque centrale européenne (BCE) n’a, selon nous, pas fourni de nouvelles informations quant à l’avenir de la politique monétaire. Mario Draghi n’a aucunement annoncé le début de la fin de la politique monétaire souple, ni la réduction des achats d’obligations, à l’origine de nombreuses spéculations sur les bourses ces dernières semaines.

Nous ne nous attendons pas non plus à ce que la BCE change de stratégie de manière significative à l’avenir. Elle procédera peut-être à des ajustements mineurs, comme on a déjà pu le voir aux États-Unis. Toutefois, nous ne croyons pas en un revirement des taux d’intérêt digne de ce nom.

En fait, les banquiers centraux devraient admettre que leur politique monétaire ultra-souple et les efforts considérables qu’ils ont fournis au cours des dernières années n’ont pas produit les résultats escomptés.

Un retour à la normale fragile

La chute sans précédent des taux d’intérêt et les programmes d’acquisition de titres à grande échelle n’ont pas incité les entreprises du monde entier à absorber l’argent bon marché sous forme de prêts, stimulant ainsi considérablement la croissance économique mondiale. La reprise que nous constatons en réalité semble fragile et menacée de façon latente. Prenons le cycle économique des États-Unis, qui reste l’économie la plus significative du monde : le « boom » semble tout à fait différent.

Qu’est-ce qui freine l’économie ? Pourquoi est-il ici question, dans le meilleur des cas, d’un mini-boom?

Nous pensons qu’il y a deux grandes tendances interdépendantes : premièrement, l’évolution démographique au sein des pays industrialisés. À long terme, les sociétés vieillissantes produisent et consomment moins. En d’autres termes, la démographie est un frein latent à la croissance.

D’autre part, les pays industrialisés souffrent d’un endettement colossal. Surtout le Japon, mais aussi la zone euro, les États-Unis et la Chine. C’est un phénomène mondial. Il est peu probable que les taux d’endettement changent à long terme. Une société vieillissante (dans des économies à faible croissance) éprouve de plus en plus de difficultés à rembourser sa dette.

Les taux d’intérêt du Japon en sont un bon exemple

Pour les banques centrales, cette situation contradictoire signifie qu’elles ne peuvent s’empêcher de poursuivre à long terme leur politique monétaire ultra-accommodante. En d’autres termes, nous sommes d’avis que les taux d’intérêt resteront bas parce qu’ils le doivent. Pour la simple et bonne raison que les banques centrales n’ont pas d’autre choix. Sinon, de nombreux pays auraient du mal à rembourser leurs dettes. Les banquiers centraux sont emprisonnés depuis longtemps dans leur politique de sauvetage. La phase finale a commencé.

Soit dit en passant, le Japon est un bon exemple de rappel de la dimension temporelle. Nous, les Allemands, en tant que communauté d’épargnants passionnés, devrions nous replonger entre 1999 et 2004. Je me souviens très bien de cette période. À cette époque, le fait que le Japon était confronté à un revirement des taux d’intérêt faisait l’objet de nombreux débats. La suite, on la connaît. Plus de dix ans plus tard, le Japon est plus éloigné que jamais d’un revirement des taux d’intérêt.

Le Japon montre cependant également que certaines tendances peuvent s’inscrire dans la longue durée. Nous partons donc de l’hypothèse que les banques centrales continueront à « se débrouiller » pendant un certain temps. Nous ne voyons aucun signe de crash pour le moment. La phase finale peut donc prendre beaucoup de temps.

En tout cas, dans cet environnement, nous préférons les actifs liquides de première classe (actions ou or) aux placements producteurs d’intérêts.

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