Le coronavirus révèle les fragilités de l'OPEP

Par Randeep Somel, Director of Global Equities at M&G’s Equity team

Randeep somel
Randeep Somel
La nervosité de la demande mondiale engendrée par le COVID-19 (Coronavirus) a mis en évidence les fragilités croissantes de l'un des plus grands groupes intergouvernementaux du monde, l'OPEP.

Au cours des 5-6 dernières années, les relations se sont effilochées. Tout comme l’économie mondiale, la demande de pétrole est soumise à la volatilité. À cela s'ajoute une nouvelle offre de pétrole sur le marché par le biais de la fracturation hydraulique ("fracing").

Les États-Unis sont ainsi devenus le plus grand producteur de pétrole au monde, privant de ce fait l'OPEP de son contrôle sur l'offre et de sa capacité à maintenir les prix.

Il y a trois ans, l'OPEP s’était élargie, devenant "OPEP +" (avec l’ajout de pays tels que la Russie, le Kazakhstan et le Mexique), pour maintenir son contrôle sur l'offre.

Cette relation s'est effondrée la semaine dernière lorsque la Russie a refusé de réduire sa production afin de maintenir le prix du pétrole. Ce refus a entraîné une forte réaction de l'Arabie saoudite qui a déclaré qu'elle ne supporterait pas le poids des réductions et qu'elle augmenterait sa propre production à faible coût.

Qu'est-ce qui a changé ?

La Russie a adopté des mesures draconiennes sur son budget, signifiant qu'elle est désormais en mesure de baisser le prix du pétrole.

Les producteurs américains de schiste, dont les coûts sont plus élevés, ont été aidés par une dette bon marché pour poursuivre le financement de leur production. Cet effondrement du prix du pétrole va nuire à leur capacité d'accéder à la dette.

Ces producteurs couvrent généralement leur production de six mois à un an à l'avance, de sorte que les réductions de l'offre ne seront pas immédiates si le prix du pétrole reste à ce niveau, mais elles se produiront.

La chute du prix du pétrole n'est pas une mauvaise nouvelle pour tout le monde

La chute des prix du pétrole va bénéficier aux consommateurs qui dépenseront moins en essence et davantage sur d’autres biens de consommation. Elle sera également bénéfique pour les secteurs tels que les compagnies aériennes qui ont certes vu leur demande diminuer en raison du Coronavirus mais dont le principal poste de dépense va également diminuer.


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