Les trois thèmes qui vont influencer les marchés en 2018

Qu’est-ce qui va déterminer l’orientation des marchés en 2018 ? Dans leur dernier Economic & Strategy Viewpoint, Keith Wade, Azad Zangana et Craig Botham, économistes chez Schroders , mettent en exergue trois thèmes.

1. L’effet Boucle d’Or va céder la place à une réflation

Keithwade
Keith Wade

Les indicateurs de croissance de l’économie mondiale restent vigoureux. L’activité économique a été supérieure aux prévisions. La croissance de l’économie américaine au quatrième trimestre pourrait atteindre 2,8%. En Allemagne, la confiance des entrepreneurs culmine tandis que les indicateurs japonais affichent eux aussi une belle vitalité. Bien que la croissance soit moins robuste dans les marchés émergents, les prévisions sont globalement positives.

Cette croissance positive fait naître deux défis pour les marchés. Tout d’abord, comme les prévisions de croissance de l’économie mondiale sont plus élevées qu’il y a un an (3,2% contre 2,8%), il est plus difficile d’avoir une surprise positive. Ensuite, cette croissance plus forte va de pair avec une hausse de l’inflation et des taux d’intérêt. Lorsque la croissance et l’inflation augmentent, le climat tourne plus à la réflation et les banques centrales ont tendance à démanteler leur politique de stimulation monétaire. Si les hausses de taux d’intérêt vont de pair avec des préoccupations grandissantes au sujet de l’inflation, les investisseurs vont avoir tendance à tabler sur la fin de l’expansion. Les rendements des actions deviennent alors plus dépendants du redressement des bénéfices des entreprises. Cela peut provoquer une rotation vers des secteurs et des régions plus cycliques.

2. Adieu QE

Azadzanganaschroders
Azad Zangana

Les meilleures prévisions de croissance ont aussi un effet sur les taux obligataires et cet effet peut encore être renforcé par la fin de l’assouplissement quantitatif. La BCE ne modifiera pas son taux dans la zone euro en 2018, mais elle va en revanche réduire de moitié chaque mois le programme de rachat, qui passera de € 60 milliards à € 30 milliards par mois à partir de janvier, pour prendre fin définitivement en septembre. La Fed est déjà en train d’alléger son bilan. Fin 2018, la Banque du Japon sera donc la seule banque à encore pratiquer une politique active d’assouplissement. Le résultat net est que l’afflux de liquidités vers le marché va se ralentir en 2018 pour ensuite diminuer en 2019.

Les investisseurs sont divisés sur les conséquences possibles de cette diminution. Certains pensent qu’elle n’aura guère d’impact. Les économistes de Schroders pensent par contre que cela deviendra un thème important dont les conséquences se feront surtout sentir sur les marchés obligataires. Le taux obligataire va repartir à la hausse, mais sans retrouver le niveau d’avant la crise. Les banques centrales conservent encore un certain contrôle sur la courbe des taux par le biais du taux à court terme et du guidage des anticipations.

Schroders prévoit que la fin de l’assouplissement quantitatif va entraîner une hausse modérée du taux obligataire. Les plus grands perdants seront ceux qui ont le plus profité de l’assouplissement quantitatif. C’est la raison pour laquelle les investisseurs sont attentifs aux signes de stress dans la périphérie endettée de la zone euro. 3. Retour des risques politiques L’un des principaux facteurs à l’origine des bons résultats des marchés en 2017 est l’issue favorable des risques politiques qui planaient l’an passé. Des nouveaux risques se profilent à l’horizon en 2018. Pour les économistes de Schroders , le plus grand défi se situe aux États-Unis, où des élections intermédiaires auront lieu en novembre. Les républicains risquent de perdre leur majorité à la Chambre des représentants. Dans ce cas, Washington se retrouverait à nouveau dans l’impasse. Vu l’enthousiasme suscité auprès des investisseurs par les réformes fiscales de Trump, les marchés risqueraient d’en pâtir. Schroders observe dans quelle mesure la mise en œuvre des mesures fiscales projetées influence la popularité de Trump et, par corollaire, celle des républicains. Les investisseurs devront suivre très attentivement les sondages d’opinion américains.

La question la plus souvent posée en 2017 : faut-il acheter des bitcoins ?

Craigbotham
Craig Botham

Pour les économistes de Schroders , la cryptomonnaie s’apparente plutôt à une crypto-matière première, comparable à l’or. Après la crise financière, les investisseurs ont perdu confiance dans le système bancaire. Le bitcoin a alors été considéré comme une valeur refuge, à l’instar de l’or. La cryptomonnaie ne jouit cependant pas encore de la même confiance que l’or. Avec l’arrivée des spéculateurs, la cryptomonnaie ressemble aussi à une bulle classique. L’angoisse de louper le train en marche est un puissant moteur dans la course aux bitcoins. Nombreux sont ceux qui achètent des bitcoins dans l’espoir de les revendre par la suite à un acheteur suivant.

La question qui se pose pour les investisseurs ordinaires est de savoir si l’éclatement de cette ‘bulle bitcoin’ peut provoquer une crise systémique. Les investisseurs qui viennent d’acheter récemment des bitcoins subiront certainement des pertes. Le risque augmente avec l’introduction des contrats à terme. Mais le système bancaire devrait être suffisamment robuste.

Bourse24 Agence de presse: +31 084-0032-842
nieuws@analist.nl

Copyright analist.nl B.V.
Tous les droits sont réservés. Toute redistribution, duplication ou archivage est interdit. Analist.nl ne garantit pas l'exactitude de tout contenu d'information fourni et ne sera pas responsable des erreurs, des inexactitudes ou de toute action prise en charge.