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L’année 2017 a-t-elle été un bon cru pour les investisseurs ? Et surtout à quoi doivent-ils s’attendre en 2018 ? Voici mon analyse.

La fin de l’année est traditionnellement le moment choisi pour dress

er le bilan d’une année qui touche à sa fin et évaluer les perspectives pour la nouvelle année. « L’histoire se répète chaque année. » Nous souhaitons naturellement perpétuer cette tradition, même si encore une fois nous avons choisi de ne pas attendre la fin de l’année civile. Intéressons-nous un court instant à la performance des marchés boursiers depuis le début de l’année. L’indice MSCI World a gagné près de 6 %, le Nikkei plus de 10 et le Dax a même bondi de près de 14 %. L’année 2017 s’annonce par conséquent comme une année historique de plus.

Dans un tel contexte, les investisseurs nous demandent souvent s’ils doivent investir dans un fonds multi-actifs géré activement lorsque les fonds indiciels (ETF) d’actions négociés en bourse obtiennent des performances bien supérieures et facturent très peu de frais. Selon de nombreuses critiques, les fonds multi-actifs ne sont qu’une escroquerie de plus, une invention purement mercantile qui n’est que le reflet de notre époque.

Notre réponse est toujours la même. Nous choisissons de ne pas établir de comparaisons entre des indices, mais notre vision s’étend bien au-delà de la fin de la fin de l’année civile. Nous le faisons depuis la création de notre société et rien n’a changé. Notre objectif est de dégager des rendements à long terme et c’est selon cette méthode que nous souhaitons que nos performances soient mesurées. Nous nous efforçons de construire des portefeuilles suffisamment solides pour résister aux grandes crises sans trop de séquelles, tout en dégageant des rendements honorables dans les périodes de calme sur les marchés. Cette approche est radicalement différente de celle utilisée par les ETF, qui répondent aux besoins de différents investisseurs.

Si nous devions comparer nos fonds multi-actifs à un indice, nous dirions que comparer ce qui n’est pas comparable n’a pas de sens. Le Dax n’est pas un élément de comparaison pertinent dans notre cas. En effet, nos fonds multi-actifs ne sont pas des fonds d’actions blue chip allemands. Une référence plus pertinente serait un mélange de l’indice d’actions MSCI World et un indice d’actions européen. Un indice hybride comme celui-ci aurait enregistré un rendement d’environ 3 % depuis le début de l’année, avant déduction des frais et des taxes. Si vous observez les performances obtenues par nos fonds multi-actifs, vous constaterez que cette comparaison n’a pas lieu de vous inquiéter. Comme c’était le cas auparavant, il reste des opportunités de surperformer un indice de référence, qui n’est après tout qu’une référence. En d’autres mots, tout ne se résume pas aux ETF.

Penchons-nous à présent sur les choses que nous avons réussies, mais surtout sur nos échecs de ces derniers mois. Notre allocation d’actifs, qui se concentrait sur les actions de grande qualité, a été rentable. Nous pensons que notre sélection de titres a été également judicieuse. S’agissant des obligations, nous avons investi au gré des opportunités et nous avons ajouté des obligations d’entreprise au portefeuille, comme les obligations subordonnées d’un constructeur automobile allemand. Nous avons tiré parti de la crise du peso mexicain au début de l’année et passé des ordres sur les obligations libellées en pesos. Ces titres ont été revendus depuis.

Nos erreurs sont toutefois encore plus graves. Je ne vais pas passer par quatre chemins. Nous nous étions endormis sur nos lauriers s’agissant des monnaies. C’est aussi simple que ça. Nous n’avons pas correctement couvert nos positions en dollars américains et en francs suisses au début de l’année. Même si notre thèse selon laquelle l’euro avait trop baissé était fondée à l’époque, nous n’en avons pas fait assez. L’appréciation postérieure de l’euro a pesé sur notre performance.

Mais que va-t-il se passer sur le marché des changes ? Pour répondre à cette question, je vous propose de faire un petit retour en arrière. De nombreux investisseurs se contentaient de rester entre 1,05 et 1,15 dollar au cours des deux dernières années et demie, une fourchette dont nous pensions également qu’elle reflétait les avantages économiques comparatifs des deux zones monétaires.

Nous savons combien il est difficile de sortir de notre zone de confort et de penser aux nombreux effets imaginables qu’une telle rupture pourrait avoir.

L’euroscepticisme a été particulièrement fort au début de l’année, tandis que le dollar américain était très demandé. Le nouveau président américain Donald Trump a promis des baisses d’impôts massives et des investissements en infrastructures, ce qui a eu pour effet de faire grimper le billet vert, du moins temporairement. Lorsque la tendance s’est inversée, de nombreux investisseurs ont été pris de court. Chaque centime gagné par l’euro par la suite n’a fait que jouer avec les nerfs des investisseurs qui n’avaient pas couvert leurs expositions au dollar, tout en augmentant leur impatience à rectifier le tir à la moindre occasion.

En observant les volumes échangés sur les marchés à terme, on se rend compte que c’est précisément ce qu’il s’est passé lors de la dernière correction de l’euro en octobre/novembre. Comme ils étaient nombreux à tabler sur une hausse continue de la monnaie unique, ils ont été ravis d’avoir l’occasion de pouvoir couvrir leurs positions sur le dollar au taux de 1,15 USD. D’un point de vue purement technique, nous pensons que la dynamique reste par conséquent favorable à l’euro. Nous ne serions donc pas surpris de voir l’euro continuer à s’apprécier dans les prochaines semaines ou mois. Quelles mesures avons-nous prises ?

Nous ne couvrons pas massivement notre exposition. Vous savez que ce nous pensons de l’euro. Nous pensons que ses fondations sont fragiles et nous n’avons pas changé d’avis. Son potentiel d’appréciation devrait être par conséquent limité. Et vous connaissez aussi notre philosophie d’investissement. Nous ne courons pas après chaque point de pourcentage ou centime, car nous ne nous soucions pas des rendements hebdomadaires et mensuels. Si la controverse autour de l’euro venait à occuper à nouveau le devant de la scène, un scénario que l’on ne saurait exclure, nous devrions nous interroger sur les raisons qui nous ont poussés à abandonner nos convictions pour jouer sur le marché des changes et profiter d’une tendance à court terme. Une telle décision serait contraire à la stratégie d’investissement à long terme qui guide depuis toujours nos actions.

Le marché des changes n’a cependant pas été le seul thème majeur à focaliser l’attention des marchés boursiers en 2017. L’attention s’est également tournée vers les actions des sociétés technologiques mondiales, qui ont largement surpassé les entreprises des secteurs traditionnels.

Le graphique déforme toutefois la réalité en ce qu’il ne tient pas compte des dividendes. Le fait de les prendre en compte permet de combler quelque peu l’écart, car les dividendes distribués par les sociétés technologiques sont traditionnellement bien plus faibles que ceux versés par les entreprises des autres secteurs.

Il est toutefois un thème qui sous-tend le mouvement haussier des technologies qui devrait susciter plus d’intérêt non seulement sur les marchés d’actions, mais aussi dans notre quotidien dans les années à venir : c’est celui de la rupture technologique. Internet et la numérisation continuent de générer de nouveaux business models et innovations qui devraient balayer sur son passage de nombreuses entreprises traditionnelles et les rendre inutiles. Tous les investisseurs veulent avant tout savoir quels seront les gagnants et les perdants ? Personne ne sera donc surpris de constater que les géants des technologies sont actuellement les grands bénéficiaires de la rupture. Il ne faut toutefois pas s’attendre à des hausses excessivement fortes des cours comme celles observées au début du siècle.

Dans tous les cas, les investisseurs ont tout intérêt à garder la tête froide au moment d’analyser la question de la rupture. La situation est-elle aussi grave qu’elle n’y paraît ? Certains modèles d’affaires devenus obsolètes pourraient s’avérer bien plus robustes que d’aucuns l’estiment aujourd’hui. C’est le cas par exemple des constructeurs automobiles traditionnels. Il se pourrait bien que ces entreprises, dont on annonce la disparition, soient pénalisées outre mesure sur le marché des actions. Nous sommes convaincus que ce contexte créera des opportunités d’investissement intéressantes.

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