L'Europe à la traîne de Wall Street malgré de bons indicateurs macro-économiques

Igor de Maack, Gérant et porte-parole de la Gestion, DNCA Investments

Le paradoxal Donald Trump a encore frappé la planète Capitalisme en annonçant la mise en place de tarifs douaniers sur les importations d’acier (25%) et d’aluminium (10%) aux Etats-Unis. Ces mesures protectionnistes (déjà perceptibles dans le programme du président américain) ont envoyé les indices boursiers, notamment européens, au purgatoire en ce début de mois de mars.

Alors qu’ils avaient résisté lors du « flash crash » de février aux Etats-Unis, l’Europe accuse désormais un retard significatif (si on ne prend que la comparaison en monnaie locale) par rapport aux indices américains. Le DAX 30 est même devancé par le CAC 40. Bref, tout est à refaire pour l’Europe et la zone euro alors même que l’horizon politique se dégage (vote du SPD en faveur de l’accord de coalition et résultat assez anticipé quoique toujours bancal issu des élections législatives italiennes). Les données macroéconomiques y sont excellentes sur la composante réelle (volume). En revanche, les prix n’évoluent toujours pas franchement à la hausse et les indices d’inflation sont positionnés toujours assez loin de la cible des 2% (1,3%). L’omniscience du capitalisme ultra-globalisé est désormais remise en cause par de nombreux pays dans le sillage des Etats-Unis.

Les pays émergents ne sont pas en reste puisque l’Inde applique déjà depuis quelques mois des contraintes lourdes aux importateurs. La Chine, qui a toujours bien su défendre ses intérêts économiques sur son sol, change son modèle institutionnel pour donner les pleins pouvoirs à Xi Jinping de manière indéfinie. Ce n’est probablement pas pour répondre de façon molle aux coups de boutoirs de son meilleur ennemi commercial (les Etats-Unis). Le Japon fait figure d’exception en ouvrant petit à petit ses frontières (notamment aux touristes en dérégulant sa politique de visa) dans la perspective des Jeux Olympiques de 2020 (objectif de 40 millions de visiteurs contre 28 millions aujourd’hui). Mais il apparaît bien démuni face aux puissances qui ont contribué à sa fabuleuse capacité exportatrice depuis de nombreuses années. 2018 ne sera pas une année facile pour les gérants car de nombreuses zones de risque sont apparues (volatilité, change, taux d’intérêt).

Il faudra donc être aussi agile que la frêle embarcation qui défie la fameuse vague de l’estampe du grand maître nippon Hokusai.

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