Financer sa retraite dorée

L’espérance de vie moyenne en Europe augmente chaque année. Il n’est plus rare de fêter ses 80 ans et des termes comme « risque de longévité » et « centenaire » sont entrés dans le langage courant.

Johnsmith
John Smith, KBL

Après avoir travaillé pendant 40 ans, beaucoup de retraités doivent encore subvenir à leurs besoins pendant vingt ans et plus – soit la moitié du temps qu’ils ont passé à travailler – rendant la croissance de revenus une obligation pour toute personne de plus de 60 ans.

Il est d’autant plus important d’augmenter ses revenus dans un contexte qui n’est pas sans rappeler le début des années 50 : des rendements obligataires faibles, des taux d’intérêts très bas et des politiques gouvernementales qui ont entraîné la forte inflation des années 70.

Les personnes ayant investi dans des obligations au début des années 50 se sont aperçues que, non seulement le pouvoir d’achat réel de leurs revenus s’était affaibli en raison de l’inflation, mais que la valeur du capital de leur portefeuille était aussi moindre suite à l’augmentation des rendements obligataires et la chute des prix des obligations.

Ces dernières années, les taux d’intérêts et les rendements obligataires ont été ramenés à des niveaux très faibles par les actions de la Banque centrale qui visent à aider les économies à se redresser suite à la crise bancaire de 2008. Les investisseurs sont confrontés à un dilemme : investir pour des revenus stables dans un contexte où les rendements obligataires et les taux d’intérêts pourraient augmenter dans les prochaines années, ou investir de façon plus risquée pour des revenus et une augmentation du capital dans un contexte où la valorisation des actions semblent relativement élevée.

Quelqu’un possédant un million d’euros peut investir dans un portefeuille de titres à revenu fixe avec un rendement de 5%, mais même si 50 000 euros peuvent sembler convenir aujourd’hui, les conséquences de l’inflation pourraient sensiblement diminuer le pouvoir d’achat de ce revenu fixe sur la durée, gâchant ainsi la fête d’anniversaire des 80 ans de cette personne.

A l’inverse, la croissance du dividende est l’un des avantages de l’investissement dans les actions. Si l’on investit un portefeuille d’un million d’euros dans un rendement du dividende de seulement 3 %, où le dividende augmente de 3 % par an, le revenu initial de 30 000 € passera à 40 300 euros après 10 ans et à 54 200 € après 20 ans.

L’investisseur bénéficiera non seulement d’une hausse de revenus, mais également d’une importante hausse de son capital, si le portefeuille est encore évalué à 3 %. Alors que les rendements de rachats obligataires sont connus, les retours sur investissement des actions sont incertains, rendant ces investissements plus volatils. Avec une perspective à long terme, investir dans le marché actions peut cependant être une option valable.

Un client âgé de 60 ans, sur le point de partir à la retraite, doit subvenir à ses besoins et le devra encore pour peut être 25 ans, c’est pourquoi les revenus sont si importants. A 80 ans, le besoin d’augmenter ses revenus devient moins important que celui de les optimiser (et d’optimiser sa planification financière).

Un portefeuille investi principalement dans des obligations ne peut apporter une hausse des revenus en ligne avec l’inflation. Ainsi, le premier défi pour les personnes à la recherche de forts revenus consiste à accepter la volatilité du marché des actions et les opportunités que représente la hausse de dividende.

Le deuxième défi consiste à trouver un portefeuille d’actions solide qui propose un rendement d’ au moins 3 % et qui accroîtra les dividendes à un taux plus élevé que l’inflation sur le long terme.

Personne ne devrait avoir à s’inquiéter lors de sa retraite, tous devraient se sentir à l’aise financièrement même s’ils venaient à vivre jusqu’à plus de 90 ans. Bénéficier de revenus qui croissent à un taux plus fort que l’inflation est une solution optimale et souvent la condition première pour une bonne retraite.

Alors que les différents modes et durées de vie évoluent, les pratiques d’investissement doivent en faire de même.

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John Smith est Senior Fund Manager au sein de Brown Shipley, filiale anglaise de KBL European Private Bankers. Le contenu de cet article et les points de vue énoncés sont ceux de l’auteur à la date d’écriture de ce document et sont susceptibles d’être modifiés. Cet article est d’ordre général et ne constitue en aucun cas un conseil juridique, comptable, fiscal ou en investissement.