Candriam: EU referendum: évaluation et impact

Le Royaume-Uni vient de trancher en faveur d’une sortie de l’Union européenne. Candriam a analysé les conséquences de cette décision pour l’économie et les marchés, et présente sa stratégie d’investissement.

Les incertitudes qui entourent le Brexit sont nombreuses et il n’est pas simple d’en évaluer les conséquences économiques à plus long terme. Toutefois, des études conduites préalablement au referendum par des institutions internationales (peut-être dans le but d’influencer le vote des citoyens britanniques) aboutissent à des résultats convergents : même dans le scénario le plus optimiste, la situation du Royaume-Uni va significativement se dégrader. Comme l’explique Christine Lagarde : le pronostic de la sortie britannique va d’assez défavorable à très défavorable.

  • D’ici à 2020, le PIB du Royaume-Uni sera inférieur de 2 à 5 % à ce qu’il aurait été en cas de maintien dans l’UE, et d'ici à 2030, il sera de 2 à 10 % inférieur (orientations politiques de l’OCDE, avril 2016, tableau 5). L’ampleur du choc dépendra en particulier de l’accord d’échange qui sera conclu avec l’Union européenne après 2018. Elle sera nettement réduite si le Royaume-Uni parvient à rapidement renégocier un accord de libre-échange avec l’Union européenne et à éviter un retour aux règles de l’OMC.

  • Une étude récente de l’OCDE envisage un scénario intermédiaire où le Royaume-Uni revient aux règles de l’OMC avant de conclure un nouvel accord de libre-échange avec l’Union européenne : à l’horizon 2030 le PIB y est 5% plus faible. De nombreuses études indiquent une réduction substantielle des investissements directs étrangers au Royaume-Uni. Rappelons qu’en 2014, le Royaume-Uni était de loin le plus important bénéficiaire d’investissements directs étrangers au sein de l’UE. Par ailleurs, la disparition du passeport financier dont bénéficient les institutions financières installées au Royaume-Uni ainsi qu’une éventuelle relocalisation des chambres de compensation utilisées par les entreprises de la zone euro (dont la plupart sont actuellement installées à Londres) sont deux éléments défavorables supplémentaires fréquemment mentionnés qui risquent fort de pénaliser l’activité britannique.

  • Le choc subi par la croissance viendrait significativement creuser le déficit budgétaire britannique, ce qui compenserait l’économie réalisée en se retirant de l’UE. Selon le FMI, toute baisse du PIB supérieure à 1% engendrerait une perte budgétaire nette. En effet la baisse des recettes fiscales serait alors supérieure à l’économie réalisée par le Royaume-Uni (sa contribution nette au budget de l’UE s’élève à 0,3 % du PIB).