3 points d’attention : Trump, Deutsche Bank et l’OPEP

Marc Craquelin, Directeur de la Gestion d'Actifs, La Financière de l’Echiquier

Une semaine erratique sur les marchés financiers, avec des marchés actions européens qui terminent en baisse de près de 1%. L’actualité a été particulièrement chargée, avec le premier débat télévisé pour l’élection présidentielle aux Etats-Unis, le feuilleton de la Deutsche Bank et l’accord préliminaire des pays de l’OPEP à la réunion d'Alger.

Sur le premier point, Hillary Clinton a été plus incisive qu’attendu. Le rebond du marché à l’issue du débat traduit le soulagement des investisseurs... et donne un avant-goût des turbulences que pourrait générer une victoire éventuelle de Donald Trump. Il est vrai qu’elle serait source de beaucoup d’incertitudes, à la fois politiques et économiques, alors qu’une victoire d'Hillary Clinton ne marquerait pas de rupture significative avec les deux mandats de Barack Obama.

Sur le deuxième point, il est difficile de dire combien de temps durera la crise de confiance envers la Deutsche Bank. Angela Merkel ne veut pas entendre parler d’un sauvetage par l’Etat impliquant le contribuable allemand et elle ne devrait pas changer d’avis sauf stress majeur. En revanche, selon plusieurs sources, un accord pourrait être trouvé rapidement avec le Department of Justice américain, accord selon lequel la pénalité passerait de 14Md€ à environ 5,5Md€, un montant élevé mais gérable pour la Deutsche Bank.

Le point essentiel est de bien comprendre que nous ne revivrons pas une crise de type Lehman. D’abord parce que la Deutsche Bank dispose de beaucoup de liquidités propres (plus de 220Md€) pour faire face à d’éventuels retraits. Et surtout parce que, si besoin était, elle aurait un accès quasi illimité au financement de la Banque centrale européenne via les TLTRO et l’ELA (Emergency Liquidity Assistance). Il y a donc très peu de chances de voir un gel du canal interbancaire à l’instar de celui de 2008. Partant de cela, il est très peu probable qu’un phénomène de panique auto-réalisateur se mette en place.

Enfin, troisième point, l’accord préliminaire entre les pays de l’OPEP vise à réduire la production d’environ 700 000 barils/jour. Les détails - et notamment les nouveaux quotas de production - restent à définir. Même incomplet, cet accord est important car il traduit un revirement de position de l’Arabie saoudite, sous la houlette de son nouveau ministre de l’énergie. Il devrait permettre de solidifier un plancher autour de 50 USD pour le cours du brut au cours des prochains mois.