Exploiter l’accord de l’OPEP grâce aux devises liées aux matières premières

Nadège Dufossé, Head of Asset Allocation, Candriam

Après des années de négociations, les pays membres de l'OPEP ont fini par s'entendre sur un accord. Ce dernier, qui devra être ratifié le 30 novembre prochain, signe d'ores et déjà la première étape pour des cours pétroliers plus favorables.

L'accord consiste à diminuer la production de pétrole des pays de l'OPEP à 32,5 ou 33 millions de barils par jour (mb/j). Le volume actuel étant de l'ordre de 33,3 mb/j. En réalité, cet accord est essentiellement basé sur une entente entre l'Iran et l'Arabie saoudite. L'Iran vise un niveau de production pétrolière identique à celui qu'elle produisait avant les sanctions, à savoir 4 mb/j. Avec 3,6 mb/j actuellement et des niveaux proches de leur plein potentiel, le pays pourrait désormais accepter de geler sa production. Parallèlement, l'Arabie saoudite a accepté de freiner sa production, ce qui ramènerait cette dernière à ses niveaux du mois de janvier et effacerait uniquement la hausse de l'été.

Cet accord pourrait se traduire par un équilibre de l'offre et de la demande mondiales d'ici la moitié de l'année 2017. Selon les dernières estimations de l'EIA (l'administration américaine sur les informations énergétiques), du fait que la production américaine a cessé de chuter et devrait se stabiliser, un gel des pays de l'OPEP pourrait permettre à la demande de rattraper plus rapidement l'offre mondiale.

Néanmoins, un risque subsiste quant à l'exécution de cet accord. L'accord officiel devra être ratifié au cours de la réunion du 30 novembre. Les quotas de chacun des pays devraient être à nouveau établis et il semblerait que certains contestent déjà leurs niveaux de production attribués. La Russie, qui prendra part au gel/réduction, ne s'est pas prononcée sur le sujet.

Cette entente devrait se révéler favorable aux cours pétroliers car elle pourrait limiter la tentation de vendre et, par conséquent, stabiliser le prix du baril à plus de 50 dollars, alors qu'il oscillait entre 40 et 50 dollars ces derniers mois. Pour profiter de cette hausse, nous privilégions les devises liées aux matières premières telles que le NOK (couronne norvégienne), dont les valorisations sont particulièrement attrayantes par rapport au franc suisse. La corrélation avec les prix du pétrole est élevée et le potentiel est intéressant dans la mesure où les niveaux techniques viennent d'être franchis.