Présidentielles américaines : la voie vers les travaux d’infrastructure

Les États-Unis doivent investir d’urgence dans des travaux d’infrastructure. Quel pourrait être l’impact des élections présidentielles sur ce dossier ? Les experts de RARE Infrastructure (une filiale de Legg Mason ) examinent les différentes options.

En 2013, l’association américaine des ingénieurs civils (American Society ou Civil Engineers) a attribué à l’infrastructure publique américaine le score extrêmement médiocre de D+. Elle a conclu que d’ici 2020, le pays devrait investir 3,6 billions USD dans les réparations et travaux de modernisation, notamment dans les ponts et chaussées. Aussi les travaux d’infrastructure sont-ils un thème important dans la course à la Maison Blanche, un thème qui – une fois n’est pas coutume – rassemble Donald Trump et Hillary Clinton.

Hillary Clinton veut relever le budget fédéral pour les travaux d’infrastructure de 275 milliards USD sur cinq ans. Elle entend aussi créer une banque d’infrastructure nationale. Le capital privé devrait fournir 225 milliards USD complémentaires. Hillary Clinton plaide par ailleurs pour un réseau haut débit universel d’ici 2020 et met davantage l’accent sur un réseau d’électricité propre.

Donald Trump veut, quant à lui, dépenser 500 milliards USD en contractant de nouvelles dettes. Il n’a pas encore précisé comment ce montant devrait être dépensé, mais il a souligné son soutien à l’infrastructure traditionnelle à base de combustibles fossiles.

Quel que soit le vainqueur des élections, les propositions devront d’abord être approuvées par le congrès américain. RARE Infrastructure estime que les dépenses d’infrastructure des deux candidats représentent un stimulant complémentaire de 0,5 % pour le PIB américain. Oxford Economics, l’un des conseillers de RARE Infrastructure, a également évalué l’impact des propositions sur la croissance économique. Si Clinton remporte le scrutin, l’impact économique se situerait entre l’effet neutre et le léger stimulant. En cas de victoire du candidat républicain, l’impact sur la croissance économique se situerait entre le léger ralentissement et la récession dans les 18 mois de son investiture.

Pour les bourses mondiales, Clinton représenterait un statu quo. La politique de Trump, en revanche, pourrait se traduire sur les marchés par une incertitude et une volatilité plus prononcées.

L’issue des élections n’est pas encore connue, mais la volonté politique d’augmenter les investissements publics pourrait être un catalyseur qui permettrait de remettre l’infrastructure obsolète des États-Unis sur la voie du redressement.