Les investisseurs sont rassurés par le pragmatisme montré par Donald Trump

Marccraquelin
Marc Craquelin

Marc Craquelin, Directeur activabeheer, La Financière de l’Echiquier

Marc Craquelin, Directeur de la Gestion d'Actifs, La Financière de l’Echiquier

Les marchés continuent de digérer les conséquences de l’élection de Donald Trump, avec à la clé une hausse des marchés actions américains et japonais (qui bénéficient de la baisse du yen), une baisse des marchés émergents et une baisse des marchés obligataires mondiaux.

Les marchés actions américains continuent de progresser. Les investisseurs sont rassurés par le pragmatisme montré par Donald Trump lors de ses premières déclarations, nominations et négociations. Ils sont aussi rassurés par l’impact positif en termes de croissance économique des mesures fiscales et budgétaires qu'il propose, alors que les mesures protectionnistes semblent reléguées au second plan. Cela étant, l’excès d’optimisme pourrait être le meilleur ennemi de la poursuite du rallye : au rythme actuel, la hausse des taux d’intérêt et du dollar entraînerait en effet un durcissement des conditions financières qui, in fine, pourrait interrompre le rallye en pesant sur la croissance économique.

En Europe, malgré la baisse de l’euro et bien que les analystes commencent à revoir en hausse leurs prévisions de bénéfices des entreprises, les marchés actions font du surplace. La raison principale est la hausse de la prime de risque politique. C’est notamment le cas en Italie où les marchés actions sous-performent fortement. Les derniers sondages indiquent en effet qu’une majorité d’Italiens entend voter « non » lors du référendum constitutionnel du 4 décembre. Notre scénario central reste la mise en place d’un gouvernement technique en cas de « non ». Cela étant, Matteo Renzi a laissé entendre ce week-end qu’il ne participerait pas à un tel gouvernement. En cas d’échec des négociations, des élections anticipées auraient lieu.

C’est évidemment le scénario du pire car dans ce cas le mouvement MP5 de Beppe Grillo aurait de grandes chances d’accéder au pouvoir. Cette probabilité est faible, mais l’impact sur les marchés serait considérable, ne serait que parce qu’il faudrait alors tabler sur la tenue d’un référendum consultatif sur l’adhésion de l’Italie à la zone euro et un abandon partiel des réformes mises en œuvre sous les gouvernements Monti, Letta et Renzi.