Reprise synchrone de l’économie mondiale sur fond d’inflation anémique

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Keith Wade

L’économie mondiale tourne à plein régime. Les trois régions (Japon, Europe et USA) affichent d’excellents résultats. En Europe, la politique monétaire accommodante y est pour beaucoup. Mais le redressement des prix des matières premières joue également un rôle. Les solides prestations de la Chine ont donné un coup de fouet à l’activité économique sur les marchés émergents. Les volumes d’échanges mondiaux atteignent presque la barre des 5 %, alors qu’ils étaient quasi inexistants une année plus tôt. Keith Wade, économiste en chef chez Schroders , constate par ailleurs une reprise des investissements, notamment aux États-Unis.

Les CAPEX reprennent du poil de la bête aux États-Unis

La reprise des dépenses d’investissement (CAPEX) aux États-Unis s’est longtemps fait attendre. Bien que l’actuelle phase d’expansion de l’économie américaine soit une des plus longues de l’histoire, elle correspond aussi à l’une des phases les plus médiocres pour les CAPEX. La faiblesse se situe principalement au niveau des dépenses en capital dans les entreprises. On a cherché à expliquer le phénomène en invoquant le changement dans la composition de la croissance américaine, plus forte dans les services intensifs en main-d'œuvre au détriment de la production intensive en capital. Keith Wade pense que les CAPEX vont entamer un mouvement de rattrapage qui va soutenir la croissance économique.

La courbe de Phillips, un instrument de mesure fiable?

Le climat s’est amélioré et les marchés financiers sont repartis à la hausse grâce à la reprise de la croissance économique mondiale, mais les investisseurs et les banquiers centraux restent perplexes face à l’absence d’inflation. C’est même une source de préoccupation pour les banquiers centraux. Pour mesurer les effets de leur politique monétaire, ils utilisent la courbe de Phillips. Cette courbe décrit la relation décroissante entre le chômage et la croissance salariale. Un taux de chômage faible conduit à une croissance plus forte des salaires et vice versa. Le problème, c’est que cette loi ne fonctionne apparemment pas dans le cycle actuel.

Les avis des économistes sont partagés à propos de la courbe de Phillips. Certains ne veulent plus entendre parler de cet instrument de mesure. Ils veulent trouver un nouveau fil conducteur pour la politique monétaire. D’autres ne veulent pas abandonner la courbe de Phillips, mais trouvent qu'il faut mieux en comprendre le fonctionnement.

Nécessité de mieux comprendre l’inflation

Si l’on veut continuer à utiliser la courbe de Phillips, il faut alors mieux comprendre la dynamique de l’inflation. Une manière d’y arriver consiste à reconnaître que le taux de chômage national n’est qu’une mesure approximative d’un marché du travail qui fonctionne mal. Une approche plus large et plus approfondie s'impose. « Plus large » parce qu'il faut aussi tenir compte de la mondialisation et de la mobilité transfrontalière des travailleurs. Et « plus approfondie » parce qu’il ne faut pas se contenter d’examiner le chômage enregistré.

Keith Wade ne pense pas que les banques centrales doivent abandonner la courbe de Phillips. Il subsiste une marge d’amélioration suffisante de ce cadre de référence. Les chiffres du chômage peuvent par exemple être ajustés pour tenir compte de facteurs tels que le temps partiel et les contrats temporaires afin de fournir un meilleur fil conducteur de la formation des salaires et de la pression inflationniste. Les prochains mois pourraient bien être un test important à cet égard si l’économie mondiale s’accélère en provoquant un resserrement du marché du travail. Il serait alors souhaitable de disposer d’un outil de mesure actualisé.

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