2018, pic du cycle mondial?

Olivier de Berranger, directeur de la gestion d’actifs de La Financière de l’Echiquier

L’année 2018 sera-t-elle celle de l’apogée du cycle économique mondial ? C’est en tout cas l’hypothèse avancée par l’OCDE, qui a publié la semaine passée la dernière mise à jour de son World Economic Outlook. L’institution y dévoile un message globalement positif… mais pas si rose au bout du compte.

Le point le plus positif est la confirmation de la révision en hausse des perspectives pour l’année 2017. Alors qu’elle prévoyait une croissance mondiale de +3,3% il y a un an, l’OCDE table aujourd’hui sur une croissance de +3,6%. Une progression qui résulte de bonnes surprises survenues ces derniers mois, principalement dans les économies développées, et tout particulièrement en zone euro.

L’OCDE anticipe également la poursuite de l’accélération de la croissance mondiale, qui atteindra 3,7% en 2018, de manière plus modérée toutefois qu’en 2016 et 2017. L’élément le plus notable est sans doute la première estimation pour 2019, à +3,6%, inférieure donc au niveau anticipé pour 2018. L’OCDE considère ainsi que la phase d’accélération de la croissance mondiale touche déjà à son terme, et qu’un ralentissement, certes modeste, surviendra à relativement brève échéance. L’institution estime par ailleurs que si en 2017, plus de la moitié des 45 pays qu’elle étudie ont vu leur croissance accélérer, cette proportion va s’inverser en 2018. L’OCDE prévoit également que plus des deux tiers verront leur croissance ralentir en 2019.

Aandeleneconomie

Que signifie la prudence de ton de l’OCDE ? Celle-ci pointe essentiellement la faiblesse des investissements des entreprises et le manque de réformes structurelles susceptibles de les stimuler. L’OCDE appelle donc à mettre en place ces mesures qui, in fine, conduiraient à augmenter la croissance potentielle des principales économies et donc à prolonger le cycle économique. Cela est notamment vrai en zone euro, un point que n’a pas manqué de souligner Mario Draghi à plusieurs reprises ces derniers mois. Le président de la BCE a en effet régulièrement affirmé que le Quantitative Easing avait fait son travail et qu’il revenait dorénavant aux Etats de prendre le relais en mettant en œuvre les réformes structurelles nécessaires. Un discours qui se justifie par les faits : la forte croissance de la zone euro en 2017 et la poursuite probable de cette dynamique pour les premiers trimestres de 2018 va permettre de combler rapidement l’output gap (écart entre la croissance réelle et la croissance potentielle). Si la croissance réelle peut temporairement dépasser la croissance potentielle, la prolongation du cycle en zone euro ne sera possible qu’en augmentant la croissance potentielle. Et donc, en déployant des réformes.

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