La croissance économique européenne poursuivra sur sa lancée en 2018

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Azad Zangana

L’économie européenne se porte bien et la croissance se maintiendra en 2018. Les prévisions de croissance ont été revues à la hausse, de même que les prévisions d’inflation à cause de la hausse des prix énergétiques. À présent que l’état de santé de l’économie européenne est meilleur qu’on ne le pensait, la question qui se pose est de savoir combien de temps la BCE pourra poursuivre sa politique de stimulation, écrit Azad Zangana, spécialiste de l’économie européenne chez Schroders .

La zone euro a enregistré une croissance de 0,6 % au troisième trimestre. Cela correspond à une croissance de 2,5 % sur une base annuelle, soit la plus forte croissance depuis le T1 de 2011. Les pays qui arrivent en tête de peloton sont l’Espagne (0,8 %), l’Allemagne (0,6 %), l’Autriche (0,6 %) et la France (0,5 %). L'Italie (0,5 %), le Portugal (0,5 %) et les Pays-Bas (0,4 %) ont également apporté leur pierre à l’édifice. Cela confirme la conviction que la reprise économique est portée plus largement et qu’elle gagne en momentum. 20 États membres de l’UE sur 28 ont enregistré une croissance économique.

Croissance plus forte, inflation plus basse en 2017

Azad Zangana a revu les prévisions de croissance économique à la hausse. L’Europe profite d’une embellie du commerce mondial, alors que la demande intérieure affiche une belle robustesse. L’inflation en hausse dans le courant de l’année a fait baisser la propension à épargner. Au lieu de se serrer la ceinture, le consommateur a continué à dépenser.

Les investissements des entreprises ont été modérés l’an passé, ce qui n’a rien d’étonnant eu égard aux risques politiques au sein de l’Union européenne. Ces derniers ont certes fortement diminué dans le courant de 2017, surtout après les élections présidentielles en France, mais ils n’ont pas encore entièrement disparu. Les partis nationalistes-populistes et régionaux-séparatistes ont gagné du terrain cette année.

Les prévisions de croissance ont été revues à la hausse contrairement à la prévision d’inflation. L’inflation sous-jacente sur l’année 2017 sera en effet inférieure aux prévisions. Pour Azad Zangana, la zone euro dispose encore toujours d’une capacité de réserve significative.

La croissance se maintiendra en 2018, l’inflation sera elle aussi en hausse

Azad Azana revoit à nouveau les prévisions de croissance pour l’UE à la hausse: ces prévisions passent de 2,1 % à 2,3 % pour 2017 et de 1,9 % à 2,3 % pour 2018. Azad Zangana table sur une croissance économique de 1,9 % pour 2019. L’inflation s’établit apparemment à 1,5 % pour 2017 et la prévision d’inflation a été relevée de 1,1 % à 1,4 % pour 2018. La hausse des prix pétroliers dope l’inflation, mais cette hausse est freinée grâce à un euro fort. Pour 2019, Azad Zangana prévoit un taux d’inflation moyen de 1,4 %.

Comme l’indice des directeurs d’achat est en hausse et que l’indice directeur de la Banque nationale de Belgique se situe à un niveau élevé, Azad Zangana conclut à l’existence d’un risque haussier significatif pour les prévisions.

Arrêt anticipé pour l’assouplissement quantitatif

Après la dernière réunion de la BCE, Mario Draghi avait assuré que la politique monétaire resterait ultra-accommodante et qu’au besoin, on pouvait même encore ouvrir le robinet du programme de rachat. Mais depuis lors, les chiffres macroéconomiques sont nettement meilleurs que prévu. La croissance plus forte des trois années écoulées indique qu’il y a moins de capacité de réserve qu’on ne le pensait. Le basculement des indicateurs directeurs va aussi dans le sens d’un risque haussier.

Il se pourrait bien que plusieurs membres du directoire de la BCE arrivent à la conclusion que la prolongation de l’assouplissement quantitatif a été excessive compte tenu de la forte croissance enregistrée et de la hausse des prix pétroliers. Azad Zangana pense que la fracture au sein de la BCE va s’accentuer. Il s’attend à ce que la BCE mette fin au programme de rachat en septembre 2018 et à ce que, d’ici-là, elle réduise l’ampleur des rachats mensuels. Le programme pourrait s’arrêter de manière anticipée, mais Azad Zangana pense que, par prudence, la BCE va le laisser se poursuivre jusqu’à son terme en septembre prochain.

La question qui se posera ensuite est de savoir quand la BCE va relever son taux d’intérêt. La première hausse de taux devrait intervenir assez vite après la fin de l’assouplissement quantitatif. Azad Zangana table sur une hausse de 25 points de base au premier trimestre 2019 et sur une seconde hausse au troisième trimestre. Fin 2019, le taux de refinancement devrait être de 0,5 %. C’est un rythme de normalisation très lent, mais conforme à la prévision d’inflation modérée (1,4 % en 2019) et à l’hypothèse d’un euro qui s’apprécie. Les prévisionnistes tablent sur une augmentation du taux de dépôt d’ici la fin 2019, ce qui le fera passer de -0,4 % à zéro.

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