Le redressement de l’économie mondiale continue, mais la croissance du commerce mondial semble avoir atteint son point culminant

Keithwade
Keith Wade

L’économie mondiale tient le bon cap. Les principaux indicateurs annoncent la poursuite de l’expansion. Mais certains signes indiquent que l’accélération de la croissance du commerce mondial a atteint son point culminant. La croissance du volume des échanges commerciaux reste stable à 5 % sur une base annuelle depuis l’été dernier et les derniers chiffres sur la valeur des échanges font apparaître une baisse des importations en Chine. Le fait que l’on a atteint un point culminant se voit aussi au ralentissement de la hausse du prix des métaux industriels ainsi qu’aux PMI composites des marchés développés. Reste à attendre les effets des baisses d’impôt aux États-Unis, qui deviendront perceptibles dans le courant de ce trimestre, écrit Keith Wade, économiste en chef chez Schroders , dans un nouveau Economic & Strategy Viewpoint.

Protectionnisme

Bien que les données sur l’économie mondiale soient encourageantes, l’attention s’est portée sur la politique commerciale américaine maintenant que les États-Unis ont augmenté les droits à l’importation sur les panneaux solaires et les lave-linge. Les déclarations et le ton du ministre du Commerce, Wilbur Ross, sont symptomatiques d’une approche américaine plus agressive du commerce international. Keith Wade juge dès lors de plus en plus plausible un scénario de protectionnisme accru. Dans un tel scénario, l’économie mondiale risque davantage de se rapprocher de la stagflation. Keith Wade estime que la combinaison d’une croissance économique plus faible et d’une augmentation persistante de l’inflation n’est pas une bonne chose pour les actions. Donald Trump est assez fier de la hausse du S&P500, mais il va devoir tempérer son enthousiasme s’il poursuit un agenda protectionniste.

Ce dollar américain que l’on souhaite faible

Pendant ce temps-là, les entreprises et les exportateurs américains profitent de la faiblesse du billet vert. Une des caractéristiques de la présidence de Trump est l’affaiblissement constant de la monnaie américaine. À Davos, le gouvernement américain a laissé entendre, par la voix de son ministre des Finances Steven Mnuchin, que le billet vert est encore trop fort et qu’un dollar américain plus faible serait le bienvenu. Ces déclarations ont presque immédiatement provoqué un net repli du cours du dollar. La faiblesse du dollar a un côté mystérieux en période de hausse des taux d’intérêt et de baisse des impôts. En effet, ces facteurs se traduisent normalement par un renforcement de la monnaie. Or la politique de resserrement de la Fed n’est manifestement pas suffisante pour entraîner une appréciation de la monnaie.

Keith Wade voit dans l’affaiblissement du billet vert une réaction au dollar fort durant la période 2014-2016. Les marchés des devises ont tendance à anticiper les changements dans la politique des taux d’intérêt afin de rétablir l’équilibre. Dans ce processus, les devises peuvent passer à côté de leur point d’équilibre naturel. La faiblesse actuelle du dollar est donc indissociable de la croissance économique en Europe et au Japon et du resserrement de la politique monétaire qui s’y prépare.

Les actifs à risques profitent de la faiblesse du dollar

Ce processus arrive-t-il à son terme? Keith Wade constate une convergence significative des devises au cours de l’année écoulée. Le cours du dollar se situe encore bien au-dessus de sa moyenne pluriannuelle. On s’attend à voir la BCE mener une politique plus stricte et le marché a déjà intégré dans ses cours les démarches de la Fed. Le dollar va sans doute continuer à s’affaiblir. Cela satisfera ceux qui interprètent cette baisse du dollar comme un élargissement des liquidités mondiales, ce dernier étant à son tour propice pour les actifs à risques.

Il n’y a pas si longtemps de cela, on craignait une guerre monétaire. Schroders pense que des scénarios aussi extrêmes ne sont actuellement pas plausibles. À l’époque, la crise financière battait encore son plein, tandis que le commerce mondial est aujourd’hui beaucoup plus vigoureux. Mais les cours des devises ont tendance à bouger continuellement jusqu’à ce qu’ils rencontrent une résistance. Keith Wade reste donc attentif aux signaux qui pourraient indiquer que les conditions financières entourant l’euro empêchent d’atteindre l’objectif d’inflation.

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