L’Europe tourne à plein régime

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Azad Zangana

L’économie mondiale tourne à plein régime. La demande intérieure, soutenue par l’assouplissement monétaire, est le principal pilier de la croissance. Mais le commerce mondial en hausse est aussi un stimulant supplémentaire pour la zone euro. Le moteur de la croissance ne risque-t-il pas la surchauffe? La BCE ne doit-elle pas enfoncer la pédale de frein? Tout cela amène en tout cas Azad Zangana, économiste spécialiste de l’Europe chez Schroders , à revoir à la hausse les prévisions de croissance pour la zone euro. Il chiffre à présent la croissance à 2,6% (au lieu de 2,3%) pour 2018 et à 2,2% (au lieu de 1,9%) pour 2019.

Deux raisons pour une croissance plus élevée

Deux raisons ont poussé Azad Zangana à revoir ses prévisions à la hausse. Tout d’abord, les chiffres des entreprises montrent que l’économie croît plus que ce que laissent entrevoir les chiffres officiels. Mais en plus, cette croissance s’accélère. La deuxième raison vient des États-Unis où la croissance atteint un niveau plus élevé grâce au coup de pouce donné par les diminutions d’impôts et par la hausse des dépenses d’infrastructure. Une croissance plus forte aux États-Unis se traduit par une hausse de la demande américaine de produits de la zone euro, ainsi que par une hausse des exportations depuis la zone euro vers les autres parties du monde, qui profitent également de la plus forte croissance de l’économie américaine.

Que fait la BCE pour prévenir d'une surchauffe?

Reste à savoir quand la BCE va entrer en action pour prévenir d'une surchauffe de l’économie qui tourne à plein régime. Les avis sont partagés au sein du Conseil des gouverneurs de la BCE. Les colombes s’en tiennent à la ligne officielle qui veut que la politique monétaire reste souple afin d'atteindre l’objectif qui consiste à ramener l’inflation juste en dessous de 2%. Les faucons demandent quant à eux la fin de la politique d’assouplissement et verraient d’un bon oeil que le taux d’intérêt repasse en positif. La question fondamentale est de savoir ce qu’il reste comme capacité disponible dans l’économie et si une diminution de la capacité disponible est susceptible d'entraîner une hausse durable de l’inflation. La prévision d’inflation est de 1,2% pour 2018; elle a donc été tempérée pour tenir compte de l’euro fort. Pour 2019, Azad Zangana prévoit une inflation plus élevée, notamment à cause de la hausse de l’inflation sous-jacente si la capacité disponible de l’économie commence à s’épuiser.

Trois hausses d’intérêts en 2019

En ce qui concerne la politique monétaire, Azad Zangana part toujours du principe que la BCE va modifier sa forward guidance avant l’été et mettre un terme à son programme de rachats d'actifs (QE) en septembre. Azad Zangana table sur une hausse de 25 points de base au premier trimestre 2019 et sur une seconde hausse au troisième trimestre. Azad Zangana tient à présent aussi compte d’une hausse supplémentaire au quatrième trimestre, ce qui voudrait dire que le taux de refinancement de l’année 2019 terminera à 0,75% (au lieu de 0,50%). Ce rythme de normalisation reste lent, mais il est légèrement supérieur aux prévisions du marché. D’après les estimations, le taux de dépôt passera de -0,4% à 0,25% d’ici la fin 2019 (au lieu de 0%).

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