Schroders: Où sont les valeurs refuges?

Les valeurs refuges, comme les obligations, les liquidités, l’or, le dollar américain et les actions défensives, avaient le vent en poupe avant le référendum sur le maintien de la Grande-Bretagne au sein de l’Union européenne. Le choix du Brexit a renforcé cette tendance, avec pour conséquence que les investisseurs paient aujourd'hui plus cher le prix de la sécurité. David Brett, Investment Writer chez Schroders , s’est demandé si le prix élevé de ces valeurs refuges est justifié ou s’il existe des alternatives.

Les soucis des investisseurs

Alors que les investisseurs étaient déjà devenus plus prudents, le résultat du référendum britannique sur la question du maintien au sein de l’Union européenne n’a fait que renforcer ces soucis. Les investisseurs craignent:

  • Une récession au Royaume-Uni
  • Un ralentissement de la croissance mondiale en Europe et à l’échelle mondiale
  • L’éclatement de l’Union européenne
  • Une augmentation des risques politiques à l’échelle mondiale

    Le prix de la sécurité

    Aucun scénario n’est à exclure, mais si tous les investisseurs se ruent vers les valeurs refuges, ils vont devoir payer le prix fort pour leur sécurité. Si les prix des valeurs refuges ont fortement augmenté, c’est parce qu’en ces temps d’incertitude, les investisseurs recherchent la sécurité, mais c’est aussi et surtout parce que l’argent que les banques centrales injectent dans l’économie avec l’assouplissement quantitatif est investi d’abord dans les actifs de qualité avant d’atteindre les actifs plus risqués.

    Compte tenu de l’augmentation du prix des valeurs refuges, elles comportent elles aussi désormais des risques qui pourraient se traduire dans la réalité si l’un des scénarios précités ne se réalise pas. Les valeurs refuges valent-elles leur prix? Les autres options sont limitées. L’or reste la valeur refuge ultime parce que c’est une valeur sûre et que son cours a tendance à monter lorsque l’incertitude augmente ou que le risque d’inflation refait surface. L’inconvénient est que l’or ne procure aucun revenu.

    Quelle est l’alternative?

    La ruée vers les actifs sûrs crée des nouvelles possibilités dans des secteurs qui étaient auparavant jugés à risque, comme les actions cycliques, qui évoluent au gré des hauts et des bas de l’économie. Si les craintes des investisseurs ne se vérifient pas ou si l’économie redémarre, le prix des actions cycliques pourrait bien connaître une envolée spectaculaire. Si les craintes se vérifient, le prix de ces actions ne diminuera pas beaucoup plus. De plus, elles versent un dividende attrayant et offrent ainsi un meilleur revenu que la plupart des valeurs refuges traditionnelles.

    Les «financials» sont actuellement le secteur le moins cher de l’indice des valeurs mondiales MSCI sur la base de leur ratio coût/bénéfices et elles offrent un dividende de plus de 4%. David Brett fait cependant remarquer que les actions dans ce secteur sont d’une grande volatilité.