Schroders: Les investisseurs doivent-ils se faire du souci à propos de la Chine?

Les investisseurs sont de plus en plus préoccupés par la Chine en tant que locomotive économique. L’endettement de la seconde économie mondiale représente une menace qui grandit de jour en jour. Que pensent les spécialistes des marchés émergents de Schroders de la stabilité financière de la deuxième économie de la planète?

Ces vingt dernières années, la Chine a été le moteur de la croissance de l’économie mondiale. Depuis 1989, l’économie chinoise a connu un taux de croissance annuelle moyen de 9,82%. L’an passé, l’économie chinoise a dû se contenter d’un taux de croissance de «seulement» 6,9%, qui reste nettement supérieur aux 2,3% enregistrés par l’économie américaine. La question qui se pose est de savoir quand la taille de l’économie chinoise va dépasser celle de l’économie américaine. Les experts sont partagés, mais ils s’accordent à dire que la success-story de la Chine va encore durer un certain temps.

Pourtant, les investisseurs sont de plus en plus préoccupés par la montagne de la dette chinoise. Si l’on prend comme indicateur le marché immobilier, le taux d’inoccupation des bureaux et des habitations ne laisse rien présager de bon. La Banque des règlements internationaux (BRI) a récemment fait remarquer que le secteur bancaire chinois risque de traverser une crise liée à l’explosion du nombre d’emprunts. La BRI, que d’aucuns surnomment parfois la banque centrale des banques centrales, a mesuré le ratio endettement/PIB.

Le résultat obtenu pour la Chine s’élève à 30,1 pour le T1 de 2016. Or toute valeur supérieure à 10 est annonciatrice d’une crise dans les trois années qui suivent. Un autre sujet de préoccupation concerne la manière dont les autorités chinoises réagissent au ralentissement de la croissance.

Ce qui complique les prévisions pour la Chine est le fait que l’économie chinoise est en pleine transition d’une économie à forte intensité de capital vers une économie de services et alimentée par la consommation. Cette transition provoque un ralentissement mécanique de la croissance économique, qui est renforcé par les conséquences de la crise financières des dernières années.