Bientôt Halloween

Anthony Doyle, Investment Director de l’équipe M&G Retail Fixed Interest

Le monde financier est un environnement terrifiant. Cette année, les investisseurs ont été affectés par des dettes, la désinflation et la dégradation de la croissance économique suite à des rendements obligataires devenus négatifs dans plusieurs pays. Le plus effrayant, c’est que les banques centrales mènent toujours une politique monétaire très accommodante, huit ans après la crise financière. Comme le marché des emprunts publics ressemble depuis quelque temps à un film d’horreur, on peut imaginer que la prochaine récession mondiale est imminente. Cette année, pas besoin de cinéma pour Halloween, les éléments suivants se chargent de nous faire dresser les cheveux sur la tête.

Les obligations d’État, on s’en mord les doigts

Année après année, les investisseurs prévoient une hausse du rendement des obligations émises par les pays développés, mais voient ce rendement se dégrader toujours plus. La pression augmente sur le système financier, et il n’est pas clair comment les problèmes pourront être résolus.

Les banques centrales se montrent téméraires. Elles détiennent une grande partie des marchés obligataires.

Il fut un temps où il était impensable de devoir payer pour prêter de l’argent aux autorités publiques. Aujourd’hui, c’est monnaie courante pour les emprunts d’État, mais aussi depuis peu pour certaines émissions d’entreprises. Cette évolution pousse les investisseurs à la recherche d’un rendement positif vers des actifs encore plus risqués.

Lorsque l’inflation augmente ou si les taux montent, surveillez le plancher

Actuellement, le marché s’inquiète davantage d’une stagnation séculaire que d’une inflation éventuelle. Mais à présent que les prix pétroliers ont bondi de près de 100 % par rapport au plus bas de février et que les autorités du monde entier se réfugient dans le protectionnisme, un choc inflationniste d’ampleur mondiale pourrait bien se produire plus tôt qu’on ne l’imagine.

Le risque politique des pays en croissance peut déboucher sur des ventes forcées

L’arrivée massive de capital dans les pays en croissance a exposé certains d’entre eux à un risque étranger accru, comme les élections présidentielles américaines, une hausse du dollar US et une perte du statut investment grade. Une telle évolution peut pousser les investisseurs à vendre les papiers en devises fortes.

La Chine est trop endettée. Tremblez

La dette chinoise représente actuellement 30,1 % du PIB, soit le niveau le plus élevé depuis 1995. On peut en déduire que le système bancaire chinois est déjà mis sous forte pression. La combinaison toxique d’une dette élevée et toujours en hausse, avec un ralentissement de l’économie présage d’une dégradation économique. Dans leur quête de croissance, les autorités ont injecté du capital dans des projets déficitaires et dans la surcapacité. De nombreux investissements ont également été opérés via le système bancaire parallèle qui risque d’être confronté à un arrêt de l’afflux de capital et d’une ruée sur les dépôts.