Penneo fait une percée dans le domaine de la signature numérique

Jean baptiste gehringer marketing manager penneo
Jean-Baptiste Gehringer
Marketing Manager Penneo

Le groupe danois Penneo, spécialisé dans les solutions de signature numérique de documents, ouvre la voie en Belgique. Selon Jean-Baptiste Gehringer, responsable marketing chargé des nouveaux marchés chez Penneo, le pays est très connecté, ce qui facilite l’implantation. Il a également expliqué les points forts du groupe technologique danois.

Commençons par le début. Que fait exactement Penneo ?

Jean-Baptiste Gehringer : Nous offrons deux services : Penneo Sign et KYC. Penneo Sign est un système qui permet de créer des signatures numériques, simplifiant ainsi l'échange et la validation des documents. En quelques clics, et grâce au système itsme que vous connaissez, un contrat peut être signé et transmis rapidement via Penneo. Nous apportons une forte valeur ajoutée à nos clients, qui devaient auparavant envoyer manuellement un document par courrier pour être signé. Nous travaillons avec un système d’abonnements récurrents, les Annual Recurring Revenue (ARR) dans le jargon. La croissance est clairement en hausse, puisque nous avons annoncé au troisième trimestre une augmentation de 53 % de notre chiffre d’affaires. Aujourd’hui, Penneo est le numéro un incontesté en Scandinavie.

Vous mentionnez également KYC. Qu’est-ce que cela signifie et ce service est-il déjà disponible en Belgique ?

Jean-Baptiste Ghringer : KYC signifie Know Your Customer (connaître son client) et n'est disponible que dans les pays nordiques, donc pas encore en Belgique. K’C nous permet d'évaluer les risques, de vérifier si les lois AML (Anti Money Laundering) sont respectées et d'établir si nous pouvons travailler avec un partenaire de manière transparente et en toute sécurité. Ce service nécessite des investissements considérables dans plusieurs domaines et, pour le moment, nous avons d'autres priorités en Belgique. Cependant, nous effectuerons tous les tests nécessaires dans le futur.

Quels sont les points forts de votre offre ?

Jean-Baptiste Gehringer : Notre offre a plusieurs points forts. Notre grand avantage est que nous pouvons offrir un flux de signatures personnalisées et adaptées au client. Si vous envoyez plusieurs documents à signer, vous ne devez vous identifier qu'une seule fois, alors que chez plusieurs de nos concurrents, vous devez le faire pour chaque document séparément. En outre, il est également possible d'organiser une séquence de signatures de sorte que, par exemple, le directeur signe d'abord tout et ensuite un certain gestionnaire. C'est très compliqué à mettre en place sur le plan technologique, même si cela semble très facile à mettre en œuvre. Nous offrons également la possibilité de stocker et d'archiver tous les documents.

Quels types de clients avez-vous chez Penneo ?

Jean-Baptiste Gehringer : Nous travaillons avec toutes sortes de clients, des PME comme des grands groupes. L'avantage est que notre produit convient à tout le monde. La signature numérique peut être utilisée par n'importe qui, et c'est précisément là son intérêt. Nous essayons, en effet, d'être aussi proches que possible du client, de lui fournir les conseils nécessaires et d'adapter nos services au type d'entreprise. De cette façon, nous pouvons créer une valeur ajoutée maximale. On pourrait appeler cela une approche familiale. Dans les pays scandinaves, nous comptons parmi nos clients des grands noms comme Deloitte et Ernst & Young. En Belgique, nous travaillons avec VGD, Acco Accountants, Graef Advies, etc. Nous divisons le marché en segments tels que l'audit/comptabilité, la banque, le juridique, l'immobilier et les services administratifs des entreprises. Et nous pouvons nous adapter à chaque segment. Le secteur de l'immobilier en est un bon exemple. Sur certains contrats, vous devez signer chaque page et cela peut être fastidieux mais, grâce à notre programme et à itsme, c'est fait en un rien de temps.

Pouvez-vous donner un exemple d'une entreprise belge qui a intégré un produit Penneo ?

Jean-Baptiste Gehringer : Nous avons aujourd'hui une vingtaine de clients en Belgique, et depuis novembre Graef Advies, une entreprise familiale d'Essen qui emploie une quinzaine de personnes et qui existe depuis 40 ans, utilise notre programme. Il y a trois directeurs dans l'entreprise : ils sont très connectés et, comme beaucoup de chefs d'entreprise, ils veulent faire cohabiter la numérisation et l'écologie. Ils souhaitent également créer une relation étroite avec leurs clients et de se concentrer pleinement sur leur activité de conseil aux entreprises. En d'autres termes, ils veulent disposer d'outils leur permettant de minimiser l'impact des tâches administratives. Aujourd'hui, toute la procédure de signature de documents est devenue complexe, car il y a beaucoup de documents en circulation dans ce secteur. Grâce à Penneo, ils gagnent maintenant beaucoup de temps, et le fait que toutes les personnes impliquées chez Graef Advies puissent signer dans un certain ordre tout en gardant une vue d'ensemble du processus est satisfaisant. En outre, l'adaptation rapide de tous les employés qui l'utilisent désormais quotidiennement a réduit la charge de travail.

La concurrence est-elle forte et quels sont vos avantages concurrentiels ?

Jean-Baptiste Gehringer : Il existe plusieurs fournisseurs de services concurrents tels que Docusign, Pandadoc, Connective, etc. Cependant, plusieurs solutions sur le marché ne sont pas compatibles avec itsme. Et pour nous, travailler avec l'identification électronique (eID) est une priorité absolue car cela renforce la sécurité et nous permet d'être en conformité avec la loi. Nous disposons également d'avantages concurrentiels tels que la personnalisation du flux de signatures, la rapidité avec laquelle les documents peuvent être signés et, comme mentionné précédemment, notre partenariat avec itsme. Un autre avantage est l'intégration facile de notre solution avec d'autres applications telles que Silverfin ou WorkPoint, ce qui permet au client de démarrer rapidement. Nous employons un responsable implantation qui comprend l'écosystème du client potentiel et peut proposer des solutions. Notre produit peut donc être adapté au client, si une couche supplémentaire de sécurité est nécessaire, par exemple. Certains de nos concurrents se contentent de proposer une solution basique.

Une approche paneuropéenne est-elle possible pour les entreprises opérant dans plusieurs pays ?

Jean-Baptiste Gehringer : Vous devez obtenir une autorisation dans chaque pays pour accéder à l'eID, donc cela ne facilite pas les choses. En France, il existe un système, France Connect Group , qui n'est guère utilisé. Il n'en est qu'à ses débuts. Ceci alors que l'équivalent danois d'Itsme, Nem-ID, existe depuis des années et est bien établi. Pour faciliter la vie des gestionnaires opérant dans différents pays, nous proposons également la "signature tactile". Cela permet de placer une signature sur l'écran d'une tablette ou d'un ordinateur.

Quel est le plus grand défi pour le groupe ?

Jean-Baptiste Gehringer : Nous sommes, comme nous l'avons déjà mentionné, le leader du marché en Scandinavie et nous voulons faire savoir que nous avons la meilleure solution du marché. C'est notre plus grand défi. En outre, nous avons identifié quelques batailles à gagner en interne. Ce sont des défis stratégiques que nous devons gagner.

Quelle est la différence entre la Belgique et le Danemark ?

Jean-Baptiste Gehringer : Permettez-moi de dire qu'il existe de nombreuses similitudes. La Belgique est un marché assez fortement connecté, tout comme le Danemark. En outre, dans les deux pays, le système d'identification électronique fonctionne très bien. De plus, la Belgique est un marché curieux qui absorbe facilement les nouveautés numériques et qui est très axé sur l'écologie, tout comme dans les pays scandinaves. Les nouveautés sont facilement absorbées, surtout si elles permettent un gain de temps. Il ne s'agit pas d'un marché statique qui ne veut pas prendre de risques. Dans certains autres pays d'Europe, le changement est beaucoup plus lent.