L’impact d’une UE divisée sur les investissements

Par Paul Ehrlichman, Head of Global Value Equity, Managing Director, Portfolio Manager chez ClearBridge Investments (une filiale de Legg Mason )

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Paul Ehrlichman

Le Brexit et le soulèvement populaire en Europe marquent la fin d’une dépendance malsaine à l'égard des politiques déséquilibrantes des banquiers centraux. Cela annonce un changement de réformes budgétaires et structurelles sous-jacentes à la croissance. Nous espérons que cette évolution d’une croissance économique non durable à une croissance durable permettra une reconnexion de l’économie réelle avec l'économie financière.

L'incertitude et les résultats inattendus créent des occasions positives de temps d’arbitrage pour les investisseurs qui ont une vision à plus long terme. La correction du Brexit est susceptible de déplacer le sentiment des investisseurs de neutre à négatif, ce qui est nécessaire pour créer un plancher sur les marchés boursiers et, en particulier, sur les actions « value ». L'histoire prouve que ces périodes douloureuses sont souvent des catalyseurs de changement et permettent en fait de restaurer l’équilibre de systèmes déséquilibrés. La Livre Sterling n'est plus surévaluée par rapport à l'euro et est maintenant bon marché par rapport au dollar (USD). Ceci aidera à rééquilibrer l'écart entre demande intérieure et extérieure.

Les gagnants du consensus en faveur du Brexit sont en grande partie les secteurs défensifs tels que le secteur pharmaceutique, celui des produits de consommation, des boissons, des télécoms et des services publics. Les plus touchés sont les secteurs des banques/finance, logement/immobilier, services industriels et détaillants de l’industrie du textile.

À court terme, les attentes seront remises à zéro pour les marchés financiers et la croissance économique. Les incertitudes économiques et politiques en Europe et au Royaume-Uni vont mettre à mal l'investissement des entreprises et le taux de recrutement jusqu'à ce que la confiance dans l'union existante soit rétablie ou qu’une nouvelle structure soit créée. Les dirigeants en Europe et au Royaume-Uni sont susceptibles de prendre une position conservatrice sur leurs perspectives de profit.

Ce qui aurait pour effet de freiner l’amélioration récente en matière de bénéfices et de peser sur les rendements à court terme du marché. Les banques centrales sont susceptibles de fournir toute la liquidité dont le système financier a besoin. À un moment donné, le sentiment a pu se déplacer dans l'attente d'un nouveau programme d’assouplissement quantitatif par la Fed. Le Yen a apprécié fortement comme devise sûre et l'incertitude continue de l'UE et du Royaume-Uni devrait fournir un appui semblable au dollar américain.

Un dollar très fort et la réinjection de capitaux dans les trésors publics américains serviraient à resserrer la liquidité globale et à être une source potentielle de contagion pour les marchés émergents et la Chine.