Les actions européennes ont toujours la cote (La Financière de l'Echiquier)

Guillaume Dalibot, gérant du fonds actions européennes Echiquier Agressor de La Financière de l'Echiquier

« L'année 2017 s'annonce favorable aux actions européennes. Bien entendu, l’issue incertaine des échéances politiques des prochains mois est source d’inquiétude pour de nombreux observateurs. Toutefois, d'un point de vue purement économique, de nombreux éléments incitent à l'optimisme. Outre la faiblesse de l'euro, qui confère un avantage concurrentiel significatif aux entreprises de nombreux secteurs industriels, d'autres facteurs macroéconomiques laissent présager une croissance économique soutenue en Europe. Les marchés semblent avoir d'ores et déjà intégré des événements supposés menaçants, notamment le résultat des élections en France, aux Pays-Bas ou en Allemagne – les éventuelles chutes de cours qui en découleraient devraient par conséquent être de courte durée.

Dans ce contexte, le stock-picking est plus que jamais à l'ordre du jour. Il est difficile de trouver sur le marché des entreprises aux valorisations attrayantes ; les investisseurs qui ne se cantonnent pas à leur style de gestion ont là une très belle opportunité de tirer leur épingle du jeu. Le fonds Echiquier Agressor, spécialisé dans les actions européennes, adopte ainsi une approche opportuniste exploitant les fortes distorsions sur le marché dans des situations exceptionnelles, comme lors du second semestre 2016, alors que les valeurs européennes cycliques étaient soumises à de fortes pressions dans le sillage du référendum sur le Brexit.

Nous avons saisi cette occasion pour acheter des titres d'entreprises prometteuses. Nous avons ainsi étoffé notre portefeuille de valeurs financières – notamment le réassureur français SCOR – au cours des derniers mois. Actuellement, le portefeuille est constitué de 70% de titres value et de 30% de titres growth. Une nouvelle restructuration impliquant davantage de valeurs de croissance n'est cependant pas à exclure en 2017, en fonction de l'évolution du marché. Dans les prochaines semaines, nous continuerons d'observer de près les actions de croissance intéressantes ainsi que les titres particulièrement sensibles aux taux, qui ont récemment subi des replis. En parallèle, nous évitons actuellement les valeurs cycliques, qui ont déjà intégré les signaux de croissance positifs de manière excessive.

Selon nous, les secteurs automobile et agricole regorgent à l'heure actuelle d'entreprises intéressantes en termes de valorisation : nous avons récemment pris une position en Volkswagen. Après l’épisode des moteurs diesel, l'action a plongé, offrant une opportunité. Si le constructeur automobile allemand est toujours confronté à des difficultés, nous sommes convaincus de la stratégie et de la qualité de la nouvelle équipe de direction. Nous pensons que le « scandale des émissions » a finalement permis à la culture d'entreprise de prendre un tournant extrêmement positif. De plus, tandis que l'ancienne direction appréhendait le thème de la mobilité électrique avec scepticisme, la nouvelle équipe adopte une position nettement plus offensive dans ce domaine.

Autre exemple : en initiant une position en CNH Industrial, nous avons investi dans l'un des trois leaders de la production de véhicules utilitaires agricoles ; le groupe néerlandais bénéficie notamment de perspectives favorables au Brésil et sur le marché nord-américain. La crise du secteur agricole, qui dure depuis trois ans, semble avoir atteint le creux de la vague. Une reprise devrait profiter à l'entreprise, qui a considérablement amélioré sa structure de coûts. Selon nous, le titre est actuellement sous-évalué, le marché sous-estimant les marges de CNH des deux ou trois prochaines années. »