Schroders: Les distributions de dividendes actuelles sont-elles tenables?

Le dividende que les investisseurs perçoivent deux fois par an peut être un complément de revenu très appréciable. Certains réinvestissent leur dividende pour booster le rendement à long terme. Une étude de Schroders montre que les entreprises européennes et américaines affichent une propension croissante à convertir une grande partie de leurs bénéfices en dividendes. David Brett, Investment Writer chez Schroders , se demande si les entreprises peuvent se permettre de distribuer à leurs investisseurs des dividendes aussi élevés que les dividendes actuels.

Pour répondre à cette question, il faut notamment tenir compte du ratio de distribution, qui est le rapport entre le bénéfice de l’entreprise et les dividendes versés aux actionnaires. Ce ratio se calcule en prenant le bénéfice par action et en le divisant par le dividende par action. Il y a dix ans à peine ce ratio était supérieur à 3, mais au cours de la décennie écoulée, il a chuté pour atteindre son niveau historique le plus bas. En Europe, la couverture du dividende a chuté de 3,4 à 1,8, tandis qu’aux États-Unis, elle est passée de 3,1 à 2,1 et en Asie de 5,2 à 4,3.

Une entreprise avec un ratio de dividende inférieur à 2 ne dispose que d'une marge de manœuvre limitée en matière de distribution de dividendes. Quand les bénéfices de la société diminuent, la direction doit choisir entre moins réinvestir dans l’entreprise, emprunter pour verser un dividende ou réduire le dividende. Quand le ratio est inférieur à 1, tous les signaux d’alerte sont au rouge parce que cela signifie que l’entreprise ne réalise pas assez de bénéfices pour payer un dividende. Plusieurs facteurs peuvent expliquer une baisse ou une hausse du ratio de distribution, qui n’est qu’un des nombreux paramètres à prendre en compte dans les décisions d’investissement.

Le dividende fait de plus en plus souvent partie intégrante du portefeuille d’investissement. L’enquête Schroders Global Investor Study 2016 qui a analysé l’avis de 20.000 investisseurs dans 28 pays a montré que les investisseurs attendent de leurs placements un revenu annuel moyen de 9,1%. Pour l’instant, les taux d'intérêts sont exceptionnellement bas partout dans le monde. L’épargne ne rapporte rien ou pas grand-chose et les revenus obligataires sont maigres. Les marchés des actions n’en ont donc que plus d’attrait pour les investisseurs axés sur les revenus.

Le dividende joue ici un rôle important et peut-être même le rôle le plus important. Sans dividende, les actions britanniques ont eu un rendement annuel de 0,6% de 1900 à 2012, mais si l’on tient compte du dividende et que l’on corrige le taux pour tenir compte de l’inflation, le rendement annuel au cours de la même période atteint 5,2% . Donc lorsque les journaux titrent que les marchés des actions atteignent des nouveaux sommets historiques, les investisseurs feraient en fait mieux d’être plus attentifs aux dividendes distribués.